Le FIG fête sa trentième édition




Pour sa trentième édition le Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges s’intéresse du 4 au 6 octobre aux migrations et aura cette année pour région invitée la Caraïbe. Rendez-vous incontournable de tous les professionnels, experts et amoureux de la géographie et des sciences humaines, le FIG rassemble sur trois jours plus de 50 000 personnes.



Vue du centre et de la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges - © D. Raynal
Le FIG fête son 30e édition. Contemporain de la chute du Mur de Berlin et du début d’une nouvelle mondialisation, il est le témoin de la construction de barrières dressées sur tous les Continents pour bloquer les migrations. La mondialisation du protectionnisme succède à celle de l’ouverture des échanges, des États-Unis à la Hongrie, de l’Afrique à l’Asie, les murs bloquent ce que les frontières permettaient : le passage. « Le monde s'invente chez nous ! Depuis le début de son histoire, le Festival International de Géographie est l'occasion pour le grand public (entre 50 et 60 000 festivaliers) d'avoir des clés pour comprendre le monde : 200 rendez-vous scientifiques, débats, tables rondes, conférences seront proposés pour cette édition 2019 » a rappelé David Valence, maire de Saint-Dié-des-Vosges, lors de la conférence de presse, du 12 octobre, au CNL, Centre National du Livre, à Paris.

Saint-Dié-des-Vosges, la « marraine de l’Amérique »

Christian Pierret Fondateur du FIG (à gauche) et David Valence (à droite), maire de Saint-Dié - © D. Raynal
De la découverte du nouveau monde par Christophe Colomb en 1492 à l'invention du mot America par des cartographes déodatiens en 1507, il n’en fallait pas plus pour que Christian Pierret, alors premier édile de la ville, ait l’idée en 1990 de fonder le Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges. Lieu de découverte, d'apprentissage, de divertissement et d'échange, le FIG est devenu un rassemblement populaire qui ne connait par définition aucune frontières physiques ni humaines. Lieu de découverte, d'apprentissage, de divertissement et d'échange, le FIG célébre la géographie et la fait redécouvrir sous un nouveau jour. S’appuyant sur la légitimité de Saint-Dié-des-Vosges, la ‹«marraine de l’Amérique», grâce notamment au travail du cartographe allemand Martin Waldseemüller qui imprima au 16e la première carte sur laquelle le mot « America » apparait,Christian Pierret a marqué le début d'une aventure qui dure...« Fidèle à sa nature, le festival, en traitant des migrations, aborde un sujet d'actualité qui touche tous les Français, qui se relie à l'histoire de la Lorraine, terre d'immigration. Immigrés, réfugiés... le géographe est là pour dire la vérité, proposer des solutions humanistes aux politiques, garder la distance nécessaire du scientifique et dire comment apaiser les peurs, est au cœur de la démarche du FIG » a souligné de son côté Christian Pierret, fondateur du Festival toujours lors de la conférence de presse, du 12 octobre à Paris.

Deux cent soixante millions de migrants

Les différents cafés Géo disséminés aux quatre coins de la ville © FIG
La Déclaration universelle des droits de l’homme qui consacre le droit de toute personne à émigrer de tout pays (article 13, alinéa 2), est souvent un des premiers arguments cités par celles et ceux promouvant la libre circulation des personnes. Cet objectif politique demeure néanmoins controversé et élusif car si ce texte international mentionne « le droit de quitter tout pays », entrer dans un autre État relève de la souveraineté de l’État en question. Il n’existe donc aucun consensus à l’échelle internationale sur la pertinence de la libre circulation (entendu comme droit de sortie et d’entrée), cette dernière n’en constitue pas moins un principe politique important qui se retrouve dans plusieurs processus d’intégration régionale (Union européenne, CEDEAO, MERCOSUR, etc) rappelle avec pertinence dans la présentation officielle du FIG 2019, Olivier Clochard, le directeur scientifique de cette 30e édition. « ll y a un siècle – c’était hier –, des millions d’Européens partaient vers l’Amérique en quête d’un monde meilleur. Un siècle plus tard, le mouvement s’est renversé et mondialisé. Tous les pays du monde accueillent leur part des 260 millions d’humains fuyant la misère et la guerre. Au point que les pays du Sud reçoivent aujourd’hui autant de migrants que ceux du Nord : près de la moitié sont des femmes et autant de déplacés environnementaux qui n’ont pas les ressources pour aller loin que les pays voisins où les frontières sont plus faciles à franchir. Migrants et réfugiés nous aident à questionner nos rapports au monde et aux autres. Tout comme la régioninvitée, les Caraïbes, où l’insularité a fabriqué le pire et le meilleur »renchérit de son côté Gilles Fumey, professeur à l’université Paris-Sorbonne et président de l'ADFIG (Association pour le Développement du FIG).

La Caraïbe, région invitée du FIG (vue de la plage et du rocher Diamant en Martinique) - © D. Raynal

Salon du livre Amerigo Vespucci

Le maire David Valence remet le traditionnel prix littéraire Amerigo Vespucci © FIG
Véritable événement dans l’événement, le salon du livre Amerigo Vespucci est la plus grande librairie de géographie en France pendant trois jours. Il se déroule sous un chapiteau installé en plein cœur de la ville et accueille lpus de 120 auteurs et 80 éditeurs spécialisés en géographie et sciences humaines mais aussi de voyage, jeunesse, revues, BD... « Le salon a un côté récréatif, on y vient en famille, avec les enfants pour rencontrer des auteurs, obtenir des dédicaces. C'est populaire, sympa ! »s’est enthousiasmé Olivier Huguenot, libraire et coordinateur du salon du livre du Festival, le 12 octobre à Paris.Président du salon du livre cette année, Patrick Chamoiseau est l’héritier d’Aimé Césaire et d’Edouard Glissant. Lauréat du prix Goncourt en 1992 pour Texaco, connu pour son travail sur la langue créole, il est l’un des écrivains majeurs de la Caraïbe. Né en 1953 à Fort de France, il s’imprègne à l’adolescence des écrits caribéens avant de s’intéresser à la langue créole et aux travaux d’Edouard Glissant. C’est en 1986 qu’il publie son premier roman. Essayiste, romancier, mais aussi auteur de théâtre, il est avant tout un écrivain engagé : pour la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité, pour la valorisation de la culture et la langue créoles, mais aussi, plus récemment, pour rendre compte de l’urgence d’une humanité face aux migrants.

Espace Géo-numérique

Véritable événement dans l’événement, le salon du livre Amerigo Vespucci est la plus grande librairie de géographie en France pendant trois jours© FIG
Parmi les nombreux invités qui seront présents durant ces trois jours, il faut citer la présence de personnalités hors du commun, Mercédès Erra, présidente exécutive d’Havas Worldwide et fondatrice de BETC, Axel Kahn, scientifique, médecin généticien et essayiste, des auteurs et artistes invités, Jacques Gamblin, comédien, metteur en scène au théâtre, mais aussi écrivain, l’auteur Daniel Picouly ou l’historien Benjamin Stora. La littérature caribéenne sera également dignement représentée par les romancières guadeloupéennes Gisèle Pineau et Estelle Sarah Bulle,  l’écrivain, le journaliste, le traducteur et critique d’art cubain William Navarrete, le poète, chroniqueur et acteur haïtien James Noël, l’écrivain vénézuélien Juan Carlos Mendez Guedez.  En dehors de la géographie qui tient une place primordiale, le FIG développe depuis plusieurs éditions une programmation éminemment pluridisciplinaire. Des événements littéraires permanents mais également un salon de la gastronomie qui va prendre encore plus d’ampleur, beaucoup de spectacles, du cinéma et pas moins de 15 expositions en lien avec le thème ou le pays invité. Enfin pour cette 30e édition l'historique Salon de la Géomatique fait peau neuve et devient l'Espace Géo-numérique. Au sein du vaste Espace François-Mitterrand, il invitera le visiteur à aller à la rencontre de la géographie et des nouvelles technologies. Des entreprises qui utilisent la géographie au quotidien présenteront au grand public leurs outils dans le cadre d’animation très interactive (approche ludique de la cartographie sur la Guadeloupe ou encore des vols immersifs en direct par des drones au-dessus de la ville de Saint-Dié). Fidèle à l’élan de sa fondation, le FIG invite à réfléchir pour agir sur les grands problèmes du Monde. Ses thèmes ont précédé bien des actualités ; il a toujours inscrit son projet scientifique dans cette conception humaniste de la Géo dont il est le héraut.

FESTIVAL INTERNATIONAL DE GÉOGRAPHIE
30e édition
Du 04 au 6 octobre 2019
Pays invité : La Caraïbe
http://www.fig.saint-die-des-vosges.fr

 
Mardi 24 Septembre 2019
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