L'inta-muros de Saint Malo depuis la plage des Bas-Sablons à Saint-Servan - © David Raynal
Au cœur même de Saint-Malo, la cité corsaire bretonne par laquelle arrivaient les cargaisons de rhum aux siècles derniers et l’actuel port de départ de la fameuse course transatlantique éponyme, Malo Rhum est le résultat d'une rencontre entre deux passionnés.
Lucas Frisk et Olivier Cruz créateurs de Malo Rhum - © DR
En 2015, à l’occasion de l'un des nombreux salons organisés dans l’ancienne République des mers, Lucas Frisk, alors traiteur, vient transformer les produits locaux vendus par Olivier Cruz, en plats cuisinés. Le soir même, ils se découvrent une passion commune pour le rhum et échangent une bonne partie de la nuit – l’histoire ne dit pas si c’est autour d’un rhum - leurs techniques respectives de cuisson et de macération. Quelques mois plus tard, en janvier 2016, ils décident de s’associer et créent Malo Rhum. L’aventure peut alors commencer. Aujourd’hui Malo Rhum propose 13 rhums aux arômes différents pour moins de 40 euros. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les combinaisons insolites, rhum, poivron, piquillos, ail, épices, pour le Zapa’ ; rhum, houblon, malt, épi de blé pour le Bier’ ; ou rhum, ananas, banane, avocat, vanille, zeste citron, épices pour le Gwada’ sortent des sentiers battus et bouleversent les papilles. En quelques mois, l’entreprise a su séduire les cavistes qui représentent 80 % de son activité, tandis que l’équipe s’est étoffée de plusieurs personnes, toutes conquises par l’originalité du produit.
Rhum agricole
Après plusieurs années d’expérimentation, les deux compères ont réussi à revisiter le « rhum arrangé » (punch au rhum) des îles, via une nouvelle approche de cuisine en s’affranchissant de la seule macération des fruits frais.
Malo Rhum propose 13 rhums aux arômes différents - © David Raynal
Une volonté d’apporter une palette aromatique singulière tout en utilisant des techniques novatrices d’arrangement qui reposent sur des fruits, des légumes et des épices méticuleusement sélectionnées et préparées avec savoir et finesse. Sur une base de rhum agricole haut de gamme provenant de la plus ancienne distillerie de Guadeloupe, Longueteau, les nouveaux maîtres rhumiers malouins sélectionnent et cuisinent leurs ingrédients dans l’unique but d’obtenir un complexe aromatique le plus riche possible.
La cité corsaire en fête au moment de la Route du Rhum © David Raynal
L’ensemble des opérations de cuisine, mais aussi de manipulation liées au remplissage, se fait à la main pour un respect optimal des produits, conférant ainsi un caractère 100% artisanal à l’ensemble de la gamme.« Nous utilisons un rhum agricole de Guadeloupe en référence bien sûr à la Route du Rhum, la mythique transatlantique en solitaire qui part tous les quatre ans de Saint-Malo. A la différence du rhum de mélasse, le rhum agricole est de la canne à sucre que l’on presse pour en extirper un pur jus de canne. Il est ensuite mis en fermentation à l’air libre. De cette fermentation est extrait ce que l’on appelle le vésou qui est ensuite distillé. Les notes aromatiques vont de ce fait ne pas être du tout les mêmes » explique Olivier Cruz, l’un des co-fondateurs de la société.
Le rocher du Grand Bé, tombeau de l'écrivain malouin François-René de Chateaubriand. La jetée appelée aussi le môle des Noires. Le palais des congrès « Le Grand Large » de Saint-Malo qui vient d'être entièrement rénové et agrandi - © David Raynal et D.Pelle.
Ingrédients et nom inventifs
La moitié de la gamme propose des combinaisons à base de fruits tandis que l’autre moitié de la gamme utilise avec bonheur d’autres ingrédients. © David Raynal
Globalement, tout ce qui provient de la Jamaïque et du monde hispanique est obtenu à partir de rhum de mélasse et seules les Antilles françaises, un peu la Réunion et épisodiquement quelques pays producteurs, font du rhum agricole. Le seul et unique point commun dans toute cette gamme de bouteilles aux ingrédients et nom inventifs, c’est le même rhum, la même dose ainsi que la même dilution finale à 35 %. La moitié de la gamme propose des combinaisons à base de fruits tandis que l’autre moitié utilise avec bonheur d’autres ingrédients. «Nous allons jouer avec les légumes, faire des infusions d’épices, s’amuser avec du café, avec des choses pas forcément très connues dans le rhum » souligne Olivier Cruz. Certes, les fondateurs de l’entreprise ont conscience que le rhum vient de l’autre côté de l’Atlantique par container, ce qui n’arrange pas forcement le bilan carbone, mais les autres ingrédients qui composent les bouteilles sont locaux ou proviennent exclusivement de circuits courts. C’est le cas pour les kiwis de Saint-Méloir des Ondes produits à 10 km de Saint-Malo , les épices préparées chez le fameux chef de cuisine Olivier Roellinger à Cancale, la bière ou le cidre réduits de Bretagne, les myrtilles et les framboises de Touraine, ou encore le pruneau d’Agen. Actuellement, la meilleure vente de la gamme est réalisée par l’Erotik, du rhum blanc macéré avec un étonnant mélange à base de fruits de la passion, de mangues, de vanille, de citronnelle et d’épices. Quand les saveurs subtiles s’unissent au plaisir des sens…
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Existe en 70cl (PVC: 39.50€) et 150cl (PVC: 85.00€)