Salon du Livre Gourmand de Périgueux, bons mots et bonne chère !



A l’occasion de la 15e édition qui a marqué les 30 ans de ce salon biennal,la capitale du Périgord a été du 23 au 25 novembre, le carrefour des plus grands talents culinaires. Trois journées intenses présidées par Pierre Hermé pendant lesquelles environ 15 000 personnes se sont pressées autour des chefs et auteurs invités et d’une centaine d’événements programmés sur le site.



Les lauréats avec Pierre Hermé (au centre) et Antoine Audi (à sa gauche) maire de Périgueux - © D. Raynal

Francis Delpey (à gauche) l'ambassadeur des saveurs périgourdines et le président de la confrérie du paté de Périgueux. © D. Raynal
Rendez-vous incontournable pour tous les amateurs de bons mots et de bonne chère, le Salon du Livre Gourmand de Périgueux mêle depuis 30 ans avec bonheur et enthousiasme, la passion des mots et des mets. Durant le week-end du 23 au 25 novembre, un jury prestigieux, présidé par Pierre Hermé, a attribué le prix La Mazille au livre « Pâtisserie » de l’école Ferrandi (Ed Flammarion). Cet impressionnant ouvrage de référence, rassemble toutes les techniques et quelque 130 recettes indispensables aux débutants comme aux professionnels. Le prix Les Savoureuses a, quant à lui, été décerné à « C’est de la Trish» de Trish Deseine (Éd. La Martinière). D’origine irlandaise, cette cuisinière sympathique et énergique a l’art et la manière de relever les plats. Mélange d’herbes et d’épices venues d’ailleurs, pestos, chutneys, pickles, bouillons, beurres, crèmes, vinaigrettes et sauces s’invitent dans sa cuisine pour donner à un poisson grillé, un œuf au plat, une soupe ou une salade toute simple des allures de fête. Un livre qui fourmille d’idées originales, fraiches et parfumées pour enchanter la cuisine du quotidien. 

Le prix Spécial du jury a enfin été attribué à « Mes chèvres, Élevage & Recettes » de Laure Fourgeaud (Éd. Sud Ouest). Un ouvrage dans lequel, 16 des meilleurs chefs français confient à une éleveuse de chèvre du Périgord, amoureuse du travail artisanal et respectueuse de la terre, leurs délicieuses recettes. Evénement populaire qui valorise toutes les tendances des plaisirs, de la production et de la réflexion culinaire, la Salon met en synergie l’ensemble des acteurs du monde de la gastronomie (chefs, auteurs, éditeurs, œnologues, producteurs, distributeurs, filière agricole. A l’entrée de la manifestation, un village des saveurs donne le ton et accueille les visiteurs autour des produits phare du Sud-Ouest, foie gras, huile de noix, vins de Bergerac, caviar de Neuvic dont la ferme piscicole est installée sur les bords de l’Isle en Dordogne, pâté de Périgueux de Francis Delpey, l’ambassadeur des saveurs périgourdines.
Beurre de truffe façon Francis Delpey.© D. Raynal

Périgueux, capitale de la gourmandise

© D. Raynal
Cette année,  le salon a également fait la part belle aux grands thèmes de l’actualité 2018.  Faire et savoir-faire, pâtisserie & art de la création, les femmes cheffes qui font changer les choses en cuisine ou encore dangers sur la planète alimentaire, ont été largement évoqués et débattus au sein des différents forums et tables rondes. Voyage gourmand en Périgord, Tout savoir sur le régime crétois, Même les légumes ont un sexe, autant de sujets qui ont été traités devant un large public pour bien comprendre les enjeux gastronomiques et alimentaires d’aujourd’hui.  «Au XVe siècle, quand on paye en espèces, cela veut dire qu’on paye en épices. A l’époque, les clients réglaient leurs commissions en aromates, piments, condiments ou sucreries. C’était d’ailleurs bien pratique, car ces produits étaient non périssables » a souligné Eric Birlouez, l’auteur de La Fabuleuse histoires des épices aux Editions Ouest-France, lors de l’une de ses brillantes interventions. 

© D. Raynal
L’ouvrage extrêmement bien documenté retrace l’histoire des routes des épices et de l’usage de ces denrées rares et précieuses à travers les siècles. Un livre objet et olfactif, réalisé à l’occasion de l’exposition polysensorielle du domaine départemental de la Roche Jagu (22) qui permet en grattant sur des étiquettes de sentir les flagrances lointaines, réalisées à partir d’épices par les plus grands parfumeurs.  De nombreux débats, érudits, ouverts et animés qui ont une nouvelle fois confirmé que la première manifestation littéraire en France consacrée à la gastronomie,était bel et bien le lieu où se pense l’alimentation d’aujourd’hui et de demain. Depuis sa création le salon de Périgeux se veut avant tout une manifestation populaire. Et elle a attiré, malgré le contexte particulier des gilets jaunes, un public attentif et passionné, notamment à l’occasion des démonstrations des chefs invités ou des ateliers jeunesse.  Pour cette 15e édition anniversaire, la ville à l’unisson du Salon a une nouvelle fois démontré, au-delà de son terroir d’excellence, son sens inné de l’accueil et de la convivialité. Trois jours intenses durant lesquels, auteurs, éditeurs et journalistes venus du monde entier ont pu apprécier un art de vivre, qui a depuis toujours construit la réputation et la renommée du Périgord.

​Grands noms de la cuisine

Marc Veyrat présentait son dernier ouvrage « Un Chemin de fleurs et d’épines » - © D. Raynal
Un salon qui a également été marqué par la présence sur ses stands et au hasard de ses travées de grands noms de la cuisine française et étrangère. A commencer par Marc Veyrat présentait son dernier ouvrage « Un Chemin de fleurs et d’épines ». Une première biographie pour le cuisiner triplement étoilé riche en surprises et en révélations. On y apprend notamment que dans la ferme de ses parents, on travaillait dur pour avoir le temps de chanter des berceuses. Mais aller cueillir tous ensemble des myrtilles pour faire de la confiture était une joie, et recevoir un simple bol de soupe pour Noël, une leçon. Autre personnalité et autre histoire. Thierry Gomez, Meilleur ouvrier de France et chef des cuisines de l’Elysée propose en véritable ambassadeur de la gastronomie française un carnet personnel de recettes faciles à réaliser aux éditions Glénat. Petit clin d’œil enfin à Thierry Breton le chef de La pointe du Grouin et de Chez Casimir à Paris.  Dans son ouvrage intitulé sobrement Breizh (Bretagne) aux éditions de la Martinière, il recense ce qui se produit et se cuisine de meilleur entre Guérande et la baie du Mont Saint-Michel. Les incontournables kig ha farz et kouignamann sont bien là, mais aussi des plats plus singuliers, comme la coucou de Rennes (une variété de poule) rôtie au cidre de coings, les coquilles Saint-Jacques de plongée de la baie de Morlaix, le soufflé au chouchenn et bien d’autres….  Pour tous les nostalgiques du salon et ceux qui n’ont pas pu s’y rendre, rendez-vous le 15 décembre pour la diffusion de l’émission de Télématin, dont la chronique de Loïc Ballet évoquera pendant quelques instants les grands moments de cette 15e édition.

 
Dimanche 9 Décembre 2018
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