© SMA
Du Havre à Itajai, au sud du Brésil, la douzième édition de la Transat Jacques Vabre est attendue par tous les passionnés de la voile avec une excitation non-dissimulée. Le 25 octobre prochain, la traversée en double rassemblera les quatre séries les plus prestigieuses de la course au large sur une même ligne de départ et sur un même parcours de 5 400 milles vers le continent sud-américain. Deux skippers, deux villes, deux partenaires, pour 42 bateaux et 84 marins officiellement inscrits, la grande classique d’automne des années impairs est depuis sa création il y a 22 ans, placée sous le signe du chiffre deux et de ses multiples. Une épreuve corsée, parfois amère, toujours intense, qui suit l’ancienne route du café empruntée par les navigateurs et les marchands du 17e siècle entre la veille Europe et les Amériques.
À un an du Vendée Globe, - l’Everest de tous les marins solitaires - le plateau IMOCA de la Transat Jacques Vabre présente ses références, dont le monocoque SMA aux mains de Paul Meilhat, et d’autres prototypes mis à la nouvelle jauge. Si la révolution des bateaux nouvelle génération est en marche avec ses foils, des appendices porteurs censés faire gagner de la vitesse aux monocoques 60 pieds, il n’est pas sûr qu’elle puisse d’emblée détrôner les valeurs sûres de la classe. La bagarre s’annonce donc passionnante pour la première grande course de Paul Meilhat qui a décidé de s’adjoindre les talents d’un co-skipper breton de légende, Michel Desjoyeaux alias le « Professeur » ! « La concurrence des nouveaux bateaux joue sur des choix architecturaux et non ergonomiques que nous avons hâte de voir validés ou invalidés. Il ne faut pas à mon sens se précipiter dans une analyse définitive, dans la mesure où nous avons eu jusque–là des conditions météorologiques de petit temps, plutôt favorables à des concepts comme SMA » rappelle confiant Michel Desjoyeaux.
À un an du Vendée Globe, - l’Everest de tous les marins solitaires - le plateau IMOCA de la Transat Jacques Vabre présente ses références, dont le monocoque SMA aux mains de Paul Meilhat, et d’autres prototypes mis à la nouvelle jauge. Si la révolution des bateaux nouvelle génération est en marche avec ses foils, des appendices porteurs censés faire gagner de la vitesse aux monocoques 60 pieds, il n’est pas sûr qu’elle puisse d’emblée détrôner les valeurs sûres de la classe. La bagarre s’annonce donc passionnante pour la première grande course de Paul Meilhat qui a décidé de s’adjoindre les talents d’un co-skipper breton de légende, Michel Desjoyeaux alias le « Professeur » ! « La concurrence des nouveaux bateaux joue sur des choix architecturaux et non ergonomiques que nous avons hâte de voir validés ou invalidés. Il ne faut pas à mon sens se précipiter dans une analyse définitive, dans la mesure où nous avons eu jusque–là des conditions météorologiques de petit temps, plutôt favorables à des concepts comme SMA » rappelle confiant Michel Desjoyeaux.
Michel Desjoyeaux et Paul Meilhat - © R. Gladu
Performance sportive et technologie
Fondateur et directeur de l’écurie Mer Agitée qui gère l’ensemble du projet SMA et entraîneur du jeune skipper depuis la mise à l’eau du monocoque le 1er avril, Michel Desjoyeaux a progressivement troqué sa casquette de coach pour celle de coéquipier de Paul Meilhat sur cette Jacques Vabre. « Cette transat en double me permet tout d’abord de me faire plaisir, de continuer à naviguer et d’utiliser une partie de mon expérience au bénéfice de Paul » précise le vainqueur de l’épreuve en 2007 avec Emmanuel Le Borgne et double vainqueur du Vendée Globe. C’est en partant du principe qu’on réfléchit mieux à plusieurs, que Michel Desjoyeaux et Régine Bornens ont créé en 1999 « Mer Agitée », première Écurie de course au large. Passionné autant par la performance sportive que par la technologie, Michel Desjoyeaux, pourtant spécialiste de la navigation en solitaire, a souhaité mettre en commun et au service de plusieurs projets le savoir-faire acquis par son équipe dans le domaine de la compétition nautique. « J’ai toujours aimé transmettre et former de nouveaux skippers. Il se trouve aussi qu’en échangeant avec les autres, et c’est peut-être là l’effet pervers de l’exercice, on connait mieux les points faibles de ses éventuels adversaires » souligne Michel Desjoyeaux qui n’oublie pas qu’il est avant tout un redoutable compétiteur.
Fondateur et directeur de l’écurie Mer Agitée qui gère l’ensemble du projet SMA et entraîneur du jeune skipper depuis la mise à l’eau du monocoque le 1er avril, Michel Desjoyeaux a progressivement troqué sa casquette de coach pour celle de coéquipier de Paul Meilhat sur cette Jacques Vabre. « Cette transat en double me permet tout d’abord de me faire plaisir, de continuer à naviguer et d’utiliser une partie de mon expérience au bénéfice de Paul » précise le vainqueur de l’épreuve en 2007 avec Emmanuel Le Borgne et double vainqueur du Vendée Globe. C’est en partant du principe qu’on réfléchit mieux à plusieurs, que Michel Desjoyeaux et Régine Bornens ont créé en 1999 « Mer Agitée », première Écurie de course au large. Passionné autant par la performance sportive que par la technologie, Michel Desjoyeaux, pourtant spécialiste de la navigation en solitaire, a souhaité mettre en commun et au service de plusieurs projets le savoir-faire acquis par son équipe dans le domaine de la compétition nautique. « J’ai toujours aimé transmettre et former de nouveaux skippers. Il se trouve aussi qu’en échangeant avec les autres, et c’est peut-être là l’effet pervers de l’exercice, on connait mieux les points faibles de ses éventuels adversaires » souligne Michel Desjoyeaux qui n’oublie pas qu’il est avant tout un redoutable compétiteur.
© JM Liot - DPPI/SMA
Connaissance mutuelle
De son côté, Paul Meilhat a prouvé qu’il nourrissait une réelle appétence pour la course en solitaire en remportant notamment en 2014 la Transat AG2R et la Solo Basse-Normandie et par deux fois le Tour de Bretagne en 2013 et 2009, en tant que premier bizuth. Mais il apprécie également à sa juste valeur la navigation en double et en équipage, propice à l’échange et à la progression. En voile olympique, il a par exemple vécu pleinement ses premières années de compétition en 49er, associé avec Mathieu Bourdais. Et ses premiers hauts faits d’armes, il les a signés en Figaro entre 2009 et 2012, en couple avec d’autres skippers de talent comme Gwénolé Gahinet et Fabien Delahaye. « A un moment donné, quand on navigue seul, on atteint vite des limites, même si on apprend beaucoup sur soi. Si j’ai eu la chance de gagner plusieurs courses en équipage, c’est certainement parce que nous étions tout autant attachés à la performance qu’à la connaissance mutuelle » explique-t-il. Pour Paul, l’appel du large passe aussi par l’apprentissage d’autres cultures maritimes. À cheval sur les années 2007-2008, il reste six mois en Australie, où il navigue sur de gros bateaux, via des relations nouées sur le Tour de France à la Voile. Il y rencontre un Néo-Zélandais Mark Hewitt-Park avec lequel il disputera la célèbre Sydney-Hobart à l’occasion de chacun de ses quatre séjours sur l’île-continent. « En tant que skipper, je vais essayer de profiter au maximum des nombreux points forts de Michel. Je sais que certaines de ses décisions peuvent faire la différence. Il faut donc que je m’en serve» rappelle Paul Meilhat.
De son côté, Paul Meilhat a prouvé qu’il nourrissait une réelle appétence pour la course en solitaire en remportant notamment en 2014 la Transat AG2R et la Solo Basse-Normandie et par deux fois le Tour de Bretagne en 2013 et 2009, en tant que premier bizuth. Mais il apprécie également à sa juste valeur la navigation en double et en équipage, propice à l’échange et à la progression. En voile olympique, il a par exemple vécu pleinement ses premières années de compétition en 49er, associé avec Mathieu Bourdais. Et ses premiers hauts faits d’armes, il les a signés en Figaro entre 2009 et 2012, en couple avec d’autres skippers de talent comme Gwénolé Gahinet et Fabien Delahaye. « A un moment donné, quand on navigue seul, on atteint vite des limites, même si on apprend beaucoup sur soi. Si j’ai eu la chance de gagner plusieurs courses en équipage, c’est certainement parce que nous étions tout autant attachés à la performance qu’à la connaissance mutuelle » explique-t-il. Pour Paul, l’appel du large passe aussi par l’apprentissage d’autres cultures maritimes. À cheval sur les années 2007-2008, il reste six mois en Australie, où il navigue sur de gros bateaux, via des relations nouées sur le Tour de France à la Voile. Il y rencontre un Néo-Zélandais Mark Hewitt-Park avec lequel il disputera la célèbre Sydney-Hobart à l’occasion de chacun de ses quatre séjours sur l’île-continent. « En tant que skipper, je vais essayer de profiter au maximum des nombreux points forts de Michel. Je sais que certaines de ses décisions peuvent faire la différence. Il faut donc que je m’en serve» rappelle Paul Meilhat.
© SMA
Antichambre du Vendée Globe
L’originalité de cette 12ème édition de la Transat Jacques Vabre tient également en son parcours Nord-Sud avec six grandes zones : une sortie de Manche, une traversée du golfe de Gascogne, une longue descente jusqu’à l’équateur, un grand bord dans les alizés de l’hémisphère Sud jusqu’au large de Rio de Janeiro, pour terminer par une traversée très technique jusqu’à Itajaí. Au fil des navigations durant le printemps 2015, Paul Meilhat et Michel Desjoyeaux ont manifestement appris à se connaître et à s’apprécier. Quand ils s’aligneront au départ du Havre, le 25 octobre prochain, ils formeront l’un des couples ayant couru le plus de milles ensemble ! « La Transat Jacques Vabre emprunte le même parcours que le début du Vendée Globe. Nous allons passer au sud du Brésil, ce qui correspond pratiquement à un quart de la course autour du monde. Il y aura des situations météorologiques délicates, avec le pot au noir à passer, ce qui est un gros bénéfice pour préparer le Vendée l’année prochaine » confie pour conclure Paul Meilhat, avide d’en découdre avec les 19 autres monocoques de la classe Imoca engagés dans l’aventure...
Propos recueillis par David RAYNAL
L’originalité de cette 12ème édition de la Transat Jacques Vabre tient également en son parcours Nord-Sud avec six grandes zones : une sortie de Manche, une traversée du golfe de Gascogne, une longue descente jusqu’à l’équateur, un grand bord dans les alizés de l’hémisphère Sud jusqu’au large de Rio de Janeiro, pour terminer par une traversée très technique jusqu’à Itajaí. Au fil des navigations durant le printemps 2015, Paul Meilhat et Michel Desjoyeaux ont manifestement appris à se connaître et à s’apprécier. Quand ils s’aligneront au départ du Havre, le 25 octobre prochain, ils formeront l’un des couples ayant couru le plus de milles ensemble ! « La Transat Jacques Vabre emprunte le même parcours que le début du Vendée Globe. Nous allons passer au sud du Brésil, ce qui correspond pratiquement à un quart de la course autour du monde. Il y aura des situations météorologiques délicates, avec le pot au noir à passer, ce qui est un gros bénéfice pour préparer le Vendée l’année prochaine » confie pour conclure Paul Meilhat, avide d’en découdre avec les 19 autres monocoques de la classe Imoca engagés dans l’aventure...
Propos recueillis par David RAYNAL