L’histoire d’une attente infinie
Léna, Macha Méril, est au soir de sa vie et dans un monologue qui semble celui d’un quotidien très solitaire, elle déroule pour elle-même le fil de sa vie. Epouse d’un compositeur connu et admiré elle s’est efforcéj adis d’égaler son succès pour l’éblouir en devenant danseuse étoile...Ceci posé, elle attend le retour de son fils Paul avec la patience et l’obstination d’une mère. Elle l’adore, ne pense qu’à lui qui vient si rarement lui rendre visite. Et voilà justement que Paulo se présente à la fenêtre mais son humeur est sombre, il vocifère, ne semble pas particulièrement heureux de la voir. Mystère. Un dialogue s’engage durant lequel Léna tente de l’amadouer, de lui montrer à quel point elle l’a « laissé pousser dans son ventre contre l’avis de tout le monde » alors qu’elle dansait...
L’amour maternel,oui mais jusqu’où ?
© Fabienne Rappeneau
A travers les souvenirs qui défilent, les allusions à mi-mots, quelques moments passés que l’on ne peut qu’imaginer, le dénouement découvre la vérité d’une histoire douloureusequ’on ne comprendra qu’à la fin de la pièce. « J’ai voulu parler d’amour, explique Isabelle Le Nouvel, de cette aspiration tendue en nous tel un arc dès l’instant où nous venons au monde jusqu’au moment de le quitter. Et particulièrement ici, d’amour maternel, de cette submersion absolue, parfois si dure à concilier avec nos ambitions et nos vies. »
Macha Méril, émouvante et vraie
© Fabienne Rappeneau
Quel plaisir de retrouver sur scène la délicatesse et l’élégance de cette comédienne, personnage central qui aurait pu à elle seule faire vivre le sujet qu’elle incarne. Nous la suivons dans ses longs monologues de la tristesse d’une solitude pesante à l’exaltation maternelle face à un fils plein de reproches ainsi que dans les moments de culpabilité ou de justification dans cette suite de sentiments divers où beaucoup de mères se reconnaîtront. Quelques bémols néanmoins pour les deux rôles qui lui donnent la réplique. Les excès vocaux de Marc Citti pour exprimer sesressentiments agressent les oreilles et les apparitions insolites à la fenêtre où sur scène de Claire Magninen voisine pour tenter de rappeler Léna à la réalité, amoindrissent la belle délicatesse du jeu de Macha Méril.Bravo à StephaneDruet-Toukaieffpour l’idée des pas de dansed’Aurélie Laussouarn comme un souffle d’air rappelant le passé de cette danseuse étoile.
UNE ETOILE
Théâtre Montparnasse
31, rue de la Gaité 75014 Paris
https://www.theatremontparnasse.com/
https://www.lindigo-mag.com/Le-Grand-Inquisiteur-a-l-Odeon-theatre-de-l-Europe_a1287.html