Cour du château de Villers-Cotterêts - © Hubert Gouleret
Trois belles raisons de se rendre à Villers-Cotterêts : cette jolie bourgade du département de l’Aisne a vu la signature, en août 1539, de la fameuse ʺOrdonnance de Villers-Cotterêtsʺ ;puis la naissance, le 24 juillet 1802, de l’écrivain Alexandre Dumas, l’auteur du Comte de Monte Cristo et des Trois Mousquetaires ; enfin l’inauguration, le 30 octobre 2023, en les murs de son château, de la Cité internationale de la langue française. Imaginez vous passer une journée ou un week-end en famille, voire en amoureux, entre les murs de cette cité chargée d’histoire et de culture ou en balade bucolique à travers la forêt de Retz tout aussi historique ! Jusqu’à l’obtention, en 2022, du label « Forêt d’Exception ».
La Cité internationale de la langue française
A la sortie de la gare de Villers-Cotterêts, il convient simplement de suivre les pastilles directionnelles au sol indiquant le parcours jusqu’au château éponyme…Inaugurée le 30 octobre 2023 par le président de la République, la Cité internationale de la langue française a pris ses quartiers dans le château Renaissance construit à la demande du roi François Ier par Philibert Delorme et les frères Lebreton de 1531 à 1556. Sur les fondations et ruines de l’ancien château fort médiéval ravagé pendant la Guerre de Cent Ans. Un château versé dans l’oubli deux siècles durant, connaissant des fortunes diverses, et dont la renaissance avec la création de la Cité lui rend tout son prestige de jadis. Voulue par le président Macron, la réalisation de cet hymne à la langue française prend sa place dans la mouvance des ʺGrands Travauxʺ réalisés par plusieurs présidents de la Vème République. Tels Georges Pompidou et son Centre national d’art et de culture – Centre Pompidou ; Giscard d’Estaing (Musée d’Orsay, Cité des Sciences et de l’Industrie de La Villette) ; François Mitterrand (Pyramide du Louvre, Opéra Bastille, Grande Arche de La Défense, Bibliothèque nationale de France, Institut du Monde arabe) ; Jacques Chirac (Musée du Quai Branly consacré aux Arts primitifs).
Déjà administrateur des châteaux de Pierrefonds et de Coucy, Xavier Bailly s’est vu confier un troisième monument historique : Villers-Cotterêts. Un passé prestigieux mais une descente aux enfers, puis une résurrection. Un destin peu commun mais parfaitement cohérent. N’est-ce pas ici que l’Ordonnance de Villers-Cotterêts fut signée par François Ier en 1539, rendant officielle le français ? Quoi de plus logique de le destiner à la grandeur de la langue française ! D’ailleurs, explique Xavier Bailly, pour lequel sa nomination s’imposait pour redonner tout son faste à cette demeure au riche passé : ʺ Cette question de la renaissance a justifié une singularité : celle de la nomination d’un administrateur. {…] C’est assez représentatif de l’oubli dans lequel était plongé le château de Villers-Cotterêts, celui de sa gloire passée. […] Nous étions face à un monument historique perçu sous deux angles distincts par les populations locales. D’une part, l’Ehpad qui a succédé à une maison de retraite et, d’autre part, un monument historique, mais dans un état de ruines que l’on a peine alors à imaginer. Localement, le château était appelé « château de François Ier ». […] mais, au-delà de cette identité lointaine, c’est un monument à l’histoire méconnue, refermé sur lui-même, inaccessible et dont chacun se demandait ce qu’il allait devenir.ʺ
Ciel lexical - © Hubert Gouleret
Formidable vecteur de la langue française avec l’Académie française garante de sa préservation, la Cité s’identifie comme premier lieu de vulgarisation consacré à notre verbe. Dans sa volonté de partager, de faire vivre sa richesse, sa diversité, sa vitalité !
Pour Paul Rondin, son directeur : ʺSans être dans une logique défensive, nous assistons à une dégradation réelle de la langue. Nous ne la revendiquons plus, dévorés que nous sommes par un globish qui n’est pas l’anglais. Tout le monde croit parler une langue, qui est en fait un véhicule dégradé, et surtout la conquête d’une certaine et efficace idéologie.[…] Cela est devenu presque incapacitant […], tant la langue s’est transformée en accumulation de signes,[…] avec une accélération par le numérique.ʺ
Dès l’entrée au château, la grande verrière et son ciel lexical plantent le décor. Une succession de mots, parfois venus des siècles passés, affiche la pluralité de notre langue.
Après avoir gravi l’escalier du Roi, découvrez la salle Un château, un territoire et faites connaissance avec l’Histoire et la chronologie du château. Puis, le parcours de visite permanent retrace la belle aventure de notre langue, son aura et sa place dans le Monde. Sans omettre son influence et son évolution au contact des autres langues. Suivez ce parcours et partez à la découverte, au hasard de ces 15 salles, des différents aspects de notre chère langue et de ses attraits ! Tout d’abord, son déroulé depuis les amorces de sa création jusqu’à aujourd’hui, puis sous son aspect de langue en mouvement, enfin sa place dans le monde actuel.
Pour Paul Rondin, son directeur : ʺSans être dans une logique défensive, nous assistons à une dégradation réelle de la langue. Nous ne la revendiquons plus, dévorés que nous sommes par un globish qui n’est pas l’anglais. Tout le monde croit parler une langue, qui est en fait un véhicule dégradé, et surtout la conquête d’une certaine et efficace idéologie.[…] Cela est devenu presque incapacitant […], tant la langue s’est transformée en accumulation de signes,[…] avec une accélération par le numérique.ʺ
Dès l’entrée au château, la grande verrière et son ciel lexical plantent le décor. Une succession de mots, parfois venus des siècles passés, affiche la pluralité de notre langue.
Après avoir gravi l’escalier du Roi, découvrez la salle Un château, un territoire et faites connaissance avec l’Histoire et la chronologie du château. Puis, le parcours de visite permanent retrace la belle aventure de notre langue, son aura et sa place dans le Monde. Sans omettre son influence et son évolution au contact des autres langues. Suivez ce parcours et partez à la découverte, au hasard de ces 15 salles, des différents aspects de notre chère langue et de ses attraits ! Tout d’abord, son déroulé depuis les amorces de sa création jusqu’à aujourd’hui, puis sous son aspect de langue en mouvement, enfin sa place dans le monde actuel.
La première exposition temporaire de la Cité, placée sous l’égide de Bertrand Dicale, "C’est une chanson qui nous ressemble", se poursuit jusqu’au 5 janvier 2025. A travers cinq salles, du cabaret au spectacle de rue, en passant par le music-hall et le dancing, le visiteur est plongé dans plus d’un siècle de chansons francophones.
Et puis, au détour d’une cloison, au milieu d’une petite salle, elle est là ! Enchâssée dans une vitrine, l‘Ordonnance de Villers-Cotterêts ouvre ses pages, offertes à tout œil aiguisé. Les deux textes de loi expriment la richesse de cette magnifique calligraphie en usage à l’époque.
Et puis, au détour d’une cloison, au milieu d’une petite salle, elle est là ! Enchâssée dans une vitrine, l‘Ordonnance de Villers-Cotterêts ouvre ses pages, offertes à tout œil aiguisé. Les deux textes de loi expriment la richesse de cette magnifique calligraphie en usage à l’époque.
L’Ordonnance de Villers-Cotterêts
En août 1539, le roi François Ier signe, en son château royal de Villers-Cotterêts, l’ordonnance éponyme. A l’origine Ordonnance sur le fait de la Justice, elle est destinée à encadrer la bonne gestion des actes officiels. Mais ce sont les articles 110 et 111 qui lui donnent toute sa dimension en instituant, pour la première fois dans l’Histoire de notre pays, le français comme langue officielle dans les domaines du droit et de l’administration. Un français parlé et écrit dans tout le royaume. Ces deux textes de loi sont restés inchangés depuis leur création et représentent les plus anciens toujours en usage dans le droit français..
Ordonnance de Villers-Cotterêts - © Hubert Gouleret
Si l’Ordonnance de Villers-Cotterêts a été essentielle pour une meilleure compréhension des actes, notariés notamment, il ne faut pas oublier qu’elle est à l’origine de l’Etat Civil et marque, par là même, l’acte de naissance du français. Le français devient aussi, dès le XVIIème siècle, la langue de l’aristocratie dans tout le Nord de l’Europe jusqu’à la Russie. Puis, au XVIIIème siècle, la langue de la diplomatie, donc des traités internationaux.
L’exemplaire exposé à Villers-Cotterêts est l’original de 1539, entreposé auparavant aux Archives Nationales et confié, dès son ouverture il y a un an, à la Direction de la Cité internationale de la langue française via le Centre des monuments nationaux (CMN). Et ce, pour une durée indéterminée…
La Cité a accueilli, du 4 au 6 octobre dernier, le XIXème Sommet de la Francophonie, une première en France en trente-trois ans, permettant l’accueil de 250 000 visiteurs. L’occasion de mettre en exergue les quelque 321 millions de francophones disséminés sur la planète dans 88 états et gouvernements. Objectif du sommet : créer, innover, entreprendre en français.
Aujourd’hui, le moment est à la réflexion et à la concertation. Formulons un vœu pour les générations à venir : que la Cité soit pour la langue française un appareil d’évolution, de diffusion et d’épanouissement ! En revanche, que cela ne se fasse pas, pour notre chère langue, au détriment de sa notoriété, de sa grandeur et de son identité ! Il ne convient, en aucune façon, de la brusquer. Au risque de changer le sens de certains de ses mots. Parmi les exemples frappants et courants d’aujourd’hui, le mot achalandé. Cherchez l’erreur ! Alors, gens mal intentionnés et emplis d’idées fantasques et saugrenues, propices à faire soi-disant ʺévoluerʺ notre langue, bien souvent sur des sentiers hasardeux emplis d’embûches, passez votre chemin ! Ne lui faites pas perdre son âme !La langue française se porte et se portera très bien sans vous, et tracera d’elle-même son prestigieux chemin. Tout doucement et tout naturellement…
Ainsi le faisait le cotterézien Alexandre Dumas lors de l’écriture de ses chefs-d’œuvre… avec, parfois, beaucoup d’audace. L’écrivain prolifique marquera à jamais Villers-Cotterêts par son souvenir, tout comme Villers-Cotterêts, référence historique, influera sur ses écrits, dévoilant ainsi des pans entiers de l’Histoire de France.
Sites Internet : www.cite-langue-francaise.fr/
www.tourisme-villers-cotterets.fr
Aujourd’hui, le moment est à la réflexion et à la concertation. Formulons un vœu pour les générations à venir : que la Cité soit pour la langue française un appareil d’évolution, de diffusion et d’épanouissement ! En revanche, que cela ne se fasse pas, pour notre chère langue, au détriment de sa notoriété, de sa grandeur et de son identité ! Il ne convient, en aucune façon, de la brusquer. Au risque de changer le sens de certains de ses mots. Parmi les exemples frappants et courants d’aujourd’hui, le mot achalandé. Cherchez l’erreur ! Alors, gens mal intentionnés et emplis d’idées fantasques et saugrenues, propices à faire soi-disant ʺévoluerʺ notre langue, bien souvent sur des sentiers hasardeux emplis d’embûches, passez votre chemin ! Ne lui faites pas perdre son âme !La langue française se porte et se portera très bien sans vous, et tracera d’elle-même son prestigieux chemin. Tout doucement et tout naturellement…
Ainsi le faisait le cotterézien Alexandre Dumas lors de l’écriture de ses chefs-d’œuvre… avec, parfois, beaucoup d’audace. L’écrivain prolifique marquera à jamais Villers-Cotterêts par son souvenir, tout comme Villers-Cotterêts, référence historique, influera sur ses écrits, dévoilant ainsi des pans entiers de l’Histoire de France.
Sites Internet : www.cite-langue-francaise.fr/
www.tourisme-villers-cotterets.fr