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Cubacolor, la tentation d’une île



Cubacolor, implanté à Cuba depuis 1998, est le plus ancien réceptif français de l’île. L’agence est constituée d’une équipe franco-cubaine de cinq personnes dont la maitrise de la destination est un atout majeur. Rencontre avec son directeur et fondateur José Alexandre Dosreis.



@ Cubacolor
@ Cubacolor

Ile hors du temps, bercée par la houle de l’Océan, Cuba reste fidèle à son passé et à ses convictions, à l’écart de toutes les autres îles plus petites de la région. Véritable vaisseau amiral des Caraïbes, l’île se maintient fièrement debout grâce à l’hospitalité légendaire de ses habitants. Mais Cuba, change, progresse et se transforme, même si c’est parfois au rythme nonchalant des musiques latino-américaines. Aujourd’hui les superbes constructions de l’architecture coloniale ainsi que son patrimoine historique exceptionnel retrouvent leur vitalité et leurs couleurs. Elles renaissent dans toute leur splendeur, à la Havane la capitale, mais aussi au cœur de l’île. Dans les campagnes à la moiteur tropicale, la végétation exubérante déploie à l’infini ses nuances de vert depuis les montagnes jusqu’aux immenses plages de sable blanc.

José Alexandre Dosreis, le directeur et fondateur de Cubacolor
Pouvez-vous nous présenter votre agence Cubacolor ?

José Alexandre Dosreis, fondateur de Cubacolor - © David Raynal
José Alexandre Dosreis, fondateur de Cubacolor - © David Raynal
Cubacolor est le premier réceptif Français qui s’est implanté à Cuba en 1993. A l’époque, c’était une destination complètement fermée. Initialement,  j’étais chargé par différentes sociétés privées d’ouvrir de nouvelles destinations à travers différents continents.  Je suis donc arrivé à Cuba en 1993 avec un budget et une mission d’évaluation du potentiel touristique de Cuba. Je me suis ainsi immergé dans l’île pendant six mois. Je venais d’Asie et j’ai vraiment découvert une autre planète. Quand je suis arrivé à l’aéroport, la première chose que je me suis dit est : par quoi vais-je commencer ? Il y avait tellement à faire… Cuba était en plein marasme économique en raison de l’effondrement de l'URSS. Cuba à cette époque-là vivait quasiment sous perfusion du bloc soviétique à cause de l’embargo américain. Le pays faisait un peu la cigale, parce qu’après tout l’aide arrivait, malgré la rudesse des restrictions. Le tourisme n’était pas une priorité. A la fin des années 90, après la chute du mur de Berlin, et au tournant des années 2000, la cigale s’est retrouvée fort dépourvue comme le dit la fable. Le tourisme a commencé à apparaître comme une nécessité économique impérieuse après la période dite spéciale. Pour ma part, je dois dire que je suis arrivé exactement au bon moment. Etant d’origine espagnole, je me suis très vite adapté. J’ai vite compris la mentalité et comment fonctionnaient les Cubains. J’ai expliqué qu’il existait un autre tourisme, différent de celui des pays frères ou des sympathisants où l’on est le souvent toujours invité et où il est de mise de ne pas se plaindre et d’éviter les critiques.
 

Centre historique de Trinidad - © OT Cuba Travel
Centre historique de Trinidad - © OT Cuba Travel
Quel regard les Cubains portaient sur la France ?
Nous avons aussi eu de la chance, parce que la France était considérée comme un pays ami et majeur, par sa littérature son histoire et son rayonnement international. Ils n’avaient pas non plus oublié que la Révolution française avait conduit à la philosophie des Lumières. C’est ainsi que nous avons eu une très bonne collaboration avec les différentes autorités cubaines. Après plusieurs mois de travail acharné où j’ai tout mis sur les rails, il a fallu voir avec qui on pouvait travailler, discuter les contrats, visiter et sélectionner les infrastructures existantes, monter une équipe et trouver des locaux. En effet, nous devions comprendre comment les choses pouvaient s’organiser dans un pays centralisé où tout appartenait à l’Etat. A l’époque le secteur privé n’existait pas, nous avons dû mettre en place des solutions hybrides, en réfléchissant aux façons de travailler avec les Cubains, tout en restant indépendant. Il était impératif de signer un contrat avec une corporation cubaine de premier plan et être ensuite enregistré à la chambre de commerce. Après nous pouvions travailler en toute légalité.    
 

La viile de Santiago - © OT Cuba Travel
La viile de Santiago - © OT Cuba Travel
De quelle façon votre relation avec Cuba et les Cubains a évolué avec le temps ?
Disons qu’elle est restée pendant un moment en devenir, jusqu’à l’arrivée de deux événements majeurs qui nous ont vraiment aidés. Le premier a été l’invitation en France de Fidel Castro par Danièle Mitterrand qui a persuadé, le président de la République française son époux, de le laisser venir en visite privée et sans uniforme. C’est d’ailleurs la première fois, où nous avons vu Fidel Castro en costume. C’est ainsi que j’ai organisé le premier voyage d’investisseurs à Cuba financé par le chef d’entreprise bourguignon Gérard Bourgoin. Nous avions un avion spécial d’affrété avec des personnalités comme Gérard Depardieu. Elles ont fait beaucoup pour la renommée de Cuba. Le second évènement plus politique celui-ci a été la visite du pape Jean-Paul II qui a dit à cette occasion : « Cuba s’ouvre au monde et le monde s’ouvre sur Cuba ».  Cela a été une fenêtre extraordinaire sur l’extérieur. Cuba était un pays secret et fermé qui aiguisait la curiosité car il y avait ce cocktail improbable la Révolution, le Che Guevara, le rhum, le cigare, la salsa, les plages, le soleil et surtout un patrimoine historique unique. Cela a d’ailleurs toujours constitué un très grand pôle d’intérêt pour la clientèle européenne à la différence de la clientèle canadienne plus ancienne, mais qui était exclusivement balnéaire.
 

Bodeguita - © OT Cuba Travel
Bodeguita - © OT Cuba Travel
De quelle manière ces événements ont encouragé votre activité ?
Pour moi cela a été une véritable embellie. Les Français étaient vraiment hyper-intéressés par la convivialité et la gentillesse des Cubains. Ils réservaient des autotours individuels ou des circuits complets de découverte des richesses de l’intérieur de l’île. Malgré quelques soucis de temps à autre et l’arrivée de quelques gros TO internationaux nous avons la fierté d’être encore bien présents et d’avoir travaillé comme cela jusqu’à l’arrivée du Covid-19.
 
Comment se porte aujourd’hui votre activité ?
Après la pandémie, il a fallu repartir quasiment de zéro. Cuba, à l’inverse de certains pays voisins, a été fermé pendant pratiquement deux ans. De plus, le pays a procédé à une unification de la monnaie qui a engendré une inflation importante. Nous sommes en train de réactiver la destination. Il faut dire qu’indépendamment de la pandémie, les infrastructures se sont également nettement améliorées. Aujourd’hui les chaines hôtelières, comme le groupe espagnol Mélia ou canadien Memories, sont très bien implantées sur le territoire. Je dois dire que pour travailler avec Cuba et les différentes autorités cubaines, l’existence des chaînes hôtelières est un atout précieux et très important pour nous, car ce sont des partenaires sur lesquels nous pouvons nous appuyer et obtenir de l’aide dans notre travail. En effet l’hébergement constitue 50 % du budget d’un voyage. Mais il faut également des bons guides, des bus au standard international et tout un tas de bons services indispensables pour développer notre activité.  
 

Un tour en voiture ancienne - © OT Cuba Travel
Un tour en voiture ancienne - © OT Cuba Travel
Quel est le type d’offres que vous proposez à vos clients ?
Notre implantation de longue date, nous a permis de lier des partenariats avec différents prestataires et des amitiés très solides avec des responsables qui comptent dans l’île. C’est le cas de Manuel Marrero Cruz, l’actuel Premier ministre de Cuba qui a également été notre ministre du Tourisme de 2004 à 2019 et qui a fait beaucoup pour le développement de celui-ci. Je l’ai rencontré dernièrement et il m’a réaffirmé que le tourisme était vital pour son pays, voire stratégique et qu’il continuait à le superviser sous la conduite du nouveau ministre du tourisme Juan Carlos Granda. Concrètement, nous proposons des circuits de 7 nuits ou plus, ainsi que des séjours balnéaires à travers les villes et les plages les plus prisées de l’île. Nous avons des guides de qualités francophones bilingues ou trilingues des différents pays Européens. Nos principales offres les plus demandées font séjourner nos clients à La Havane puis Viñales, la région du tabac Cienfuegos et Trinidad, Santa Clara, Remédios  et Camaguey  pour le balnéaire, Varadero ou les différents Cayos, comme Santa Maria ou Cayo Coco. Je recommande personnellement le balnéaire à Trinidad, une ville pleine de charme où les gens peuvent sortir tous les soirs car il y a de l’animation, de la musique, des choses à voir, alors que Varadero est une zone hôtelière qui a été faite exclusivement pour les touristes d’Amérique du Nord et ou le séjour se résume à l’hôtel entre occidentaux (formule all inclusive oblige). La clientèle de circuits que sont les Français et les Européens en général, est très attachée au patrimoine historique qu’ils partagent avec Cuba. Ils aiment être surpris et découvrir de nouveaux lieux et de nouvelles expériences avec les populations locales. Et à ce titre, il faut dire qu’il y a de quoi faire à Cuba !  
 

Jardins du Roi - © OT Cuba Travel
Jardins du Roi - © OT Cuba Travel
Actuellement comment peut-on se rendre sur l’île ?
Actuellement seule la compagnie Air France dessert l’île, ce qui la place en situation de quasi-monopole et fait mécaniquement monter les prix.  Nous attendons avec impatience qu’Air Caraïbes revienne sur l’île, vraisemblablement à partir d’octobre 2022 mais pour l’instant rien n’est moins sûr !
 
Cubacolor :
A Paris : José Alexandre Dosreis +33 621082090
cubacolortravel@gmail.com

A La Havane : Belkis Rodriguez +53  5159 34 10
http://www.cubacolortravel.org

Site de l’office de tourisme de Cuba : https://www.cubatravel.cu

 

Pierre Boudot-Lamotte Varadero
Pierre Boudot-Lamotte Varadero
Mardi 30 Août 2022
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