"Je deviens malade chaque fois que tu t’ramènes. Puis je tombe malade quand tu t’en vas."
Dans une chambre de motel crasseux, à demi-abandonné aux confins du désert de Mojave en Californie, deux êtres s’aiment et se détestent avec une passion égale et déconcertante. May (Julie Zeno) et Eddie (Olivier Raynal), amants frénétiques et abimés mais toujours passionnés, tentent de résoudre leur ancien amour toxique. Eddie, chemise de cow-boy, lasso, santiags et éperons,vient de parcourir des milliers de kilomètres à la recherche de celle qui l'a quitté, emmenant avec lui ses chevaux. Il remarque ce motel semblable à tant d'autres et voit soudain, derrière les bâtiments, la vieille carcasse de la voiture de May… Entre eux, c'est une longue histoire d'amour et de passion qui a commencé il y a bien longtemps; mais, lasse des infidélités d'Eddie, May a préféré fuir la fureur de leurs sentiments respectifs. Penchant avéré pour la tequila, coups de poings et de cœurs, le personnage d’Eddy interprété dans un américain parfait par Olivier Raynal, multiplie les cascades et les pirouettes hollywoodiennes autour du triste lit de la chambre.
Je t'aime moi non plus
Il faut dire que le comédien franco-américain né à Houston a été à bonne école puisqu’il a suivi les cours de l’école de théâtre bilingue « Acting international » sous la direction de Robert Cordier. De son côté, May se défend pied à pied, vocifère et invective ce cow-boy maladroit et frustre qui tente désespérément de la reconquérir. Incarnée par Julie Zeno qui est à l’initiative du projet et de la reprise en anglais de la pièce, la belle américaine sur scène à la gouaille ravageuse, essaye avec l’énergie du désespoir de ne pas tomber dans les rets d’Eddie, pour lequel elle en pince encore quelque part au fond d’elle-même. Tout cela sous le regard amusé d’un vieil alcoolique (Lee Michelsen) qui se balance, flasque de whisky toujours à portée de main, dans un vieux rocking-chair. C’est lui qui détient, sur fond de lourd passé familial, la clé de cet amour impossible. Mais Eddie apprend bientôt de May quelle va se marier. Son futur mari Martin (Dimitri Michelsen) doit d’ailleurs venir la chercher ce soir. D'abord jaloux, Eddie découvre avec un certain intérêt ce grand benêt sympathique à qui il va raconter leur romance contre-nature devant quelques verres...
Il faut dire que le comédien franco-américain né à Houston a été à bonne école puisqu’il a suivi les cours de l’école de théâtre bilingue « Acting international » sous la direction de Robert Cordier. De son côté, May se défend pied à pied, vocifère et invective ce cow-boy maladroit et frustre qui tente désespérément de la reconquérir. Incarnée par Julie Zeno qui est à l’initiative du projet et de la reprise en anglais de la pièce, la belle américaine sur scène à la gouaille ravageuse, essaye avec l’énergie du désespoir de ne pas tomber dans les rets d’Eddie, pour lequel elle en pince encore quelque part au fond d’elle-même. Tout cela sous le regard amusé d’un vieil alcoolique (Lee Michelsen) qui se balance, flasque de whisky toujours à portée de main, dans un vieux rocking-chair. C’est lui qui détient, sur fond de lourd passé familial, la clé de cet amour impossible. Mais Eddie apprend bientôt de May quelle va se marier. Son futur mari Martin (Dimitri Michelsen) doit d’ailleurs venir la chercher ce soir. D'abord jaloux, Eddie découvre avec un certain intérêt ce grand benêt sympathique à qui il va raconter leur romance contre-nature devant quelques verres...
Surchauffe des sentiments
Les cinéphiles se souviennent bien sûr du film de Robert Altman, adapté de cette pièce de Sam Shepard (1943-2017). Figure majeure du théâtre contemporain américain, le dramaturge est aussi connu, en dehors de son prix Pulitzer obtenu en 1979 pour sa pièce L’Enfant enfoui, pour son interprétation en tant qu’acteur de l’aviateur américain Chuck Yeager dans L’Etoffe des héros. L’audacieuse adaptation de la pièce en version originale sous-titrée en français par la Compagnie du Vingt-Trois au Festival off d’Avignon soulève des questions telles que l’addiction, le pêché de chair originel ou la disparition de l’Ouest américain…
«Le Festival est une chance pour nous de montrer l'œuvre de Sam Shepard dans sa langue d'origine à un public majoritairement francophone. C'est également une occasion unique de rencontrer des programmateurs, producteurs et diffuseurs pouvant potentiellement acheter notre spectacle » explique en marge du spectacle, chapeau de cow-boy sur la tête Olivier Raynal. Entre Paris Texas (dont le script a d’ailleurs été écrit par Sam Shepard) et Bagdad Café, Fool For Love décrit à merveille dans une ambiance viciée et survoltée la surchauffe des sentiments. Mais rassurez-vous, question chaleur, le Théâtre Pixel Avignon s’est doté dernièrement d’une climatisation à toute épreuve en ces temps de pics caniculaires. Il n’y a donc plus d’excuse pour découvrir cet univers envoutant et singulier dans la langue de Shakespeare avant la fin du festival.
Fool for Love
Pièce de Sam Shepard en version originale sous-titrée en français, jusqu’au dimanche 28 juillet à 21h35, au théâtre Pixel Avignon (relâche le 25 juillet)
18 Rue Guillaume Puy, 84000 Avignon
Téléphone : 07 82 04 88 01
www.pixelavignon.com
Fool For Love nominé aux P’tits Molières
Nominés au P’tits Molières Avignon, vous n’avez plus que quelques jours pour voter pour Fool For Love
Pour rappel les P'tits Molières ont pour but de valoriser et soutenir les compagnies et les salles de spectacles parisiennes qui contribuent à la richesse et la diversité du paysage culturel parisien. Tous les ans, ils organisent une cérémonie de remise de prix visant récompenser les meilleurs spectacles. Et cette année, ils s'exportent à Avignon en partenariat avec France Bleu Vaucluse.