Il y a 23 ans une poignée de passionnés d’Histoire de la mer, à l’origine de la renaissance de l’ancien arsenal, lançaient l’idée de construire un bateau destiné à redonner à la France, grande puissance maritime du XVIIIe siècle, un navire symbole de la marine royale.
Le nom d’une frégate devient vite évident pour tout le monde - L’Hermione - un bateau qui s’impose dans la symbolique de l’Histoire mondiale. En 1780, c’est à son bord que le marquis de La Fayette se rendit jusqu’en Amérique pour annoncer le soutien de la France aux insurgés lors de leur combat pour l’indépendance.
C’est en 1992, que cette idée, au départ un peu folle, germe dans l’esprit d’une équipe de passionnés, au premier rang desquels se trouvaient Jean-Louis Frot, alors maire de Rochefort, Erik Orsenna, académicien et écrivain célèbre également président du Centre International de la Mer, et Benedict Donnelly, président de l’association Hermione-La Fayette. Plus récemment de l’autre côté de l’atlantique la structure française a reçu le soutien de « Friends of Hermione-La Fayette in America ».
Le but était de construire un élément patrimonial qui manquait à la marine française. Les autres puissances navales possédaient toutes au moins un témoignage de leur flotte de l’époque, quand la France n’en avait plus aucune trace sur l’eau.
Le choix du bateau aurait d’ailleurs pu être tout autre sachant qu’il y avait d’autres exemples de navires sur lesquels la documentation était beaucoup plus complète. Et si L’Hermione était peu connue du grand public, son histoire liée au nom de La Fayette, alors jeune homme volant au secours de la liberté, était une assez noble cause pour faire l’unanimité.
Le nom d’une frégate devient vite évident pour tout le monde - L’Hermione - un bateau qui s’impose dans la symbolique de l’Histoire mondiale. En 1780, c’est à son bord que le marquis de La Fayette se rendit jusqu’en Amérique pour annoncer le soutien de la France aux insurgés lors de leur combat pour l’indépendance.
C’est en 1992, que cette idée, au départ un peu folle, germe dans l’esprit d’une équipe de passionnés, au premier rang desquels se trouvaient Jean-Louis Frot, alors maire de Rochefort, Erik Orsenna, académicien et écrivain célèbre également président du Centre International de la Mer, et Benedict Donnelly, président de l’association Hermione-La Fayette. Plus récemment de l’autre côté de l’atlantique la structure française a reçu le soutien de « Friends of Hermione-La Fayette in America ».
Le but était de construire un élément patrimonial qui manquait à la marine française. Les autres puissances navales possédaient toutes au moins un témoignage de leur flotte de l’époque, quand la France n’en avait plus aucune trace sur l’eau.
Le choix du bateau aurait d’ailleurs pu être tout autre sachant qu’il y avait d’autres exemples de navires sur lesquels la documentation était beaucoup plus complète. Et si L’Hermione était peu connue du grand public, son histoire liée au nom de La Fayette, alors jeune homme volant au secours de la liberté, était une assez noble cause pour faire l’unanimité.
Yann Cariou créé son mode d'emploi
Contrairement à un bateau tel que le Belem, construit une centaine d’années plus tard, L’Hermione ne possédait aucun mode d’emploi et surtout personne n’était capable d’expliquer son fonctionnement.
Pendant plusieurs mois, le commandant Yann Cariou a passé au peigne fin le moindre document et les nombreux témoignages existants pour créer son propre mode d’emploi d’une navigation à l’ancienne. Il y avait à l’époque 200 personnes (en temps de paix) pour manœuvrer ces grands voiliers. Aujourd’hui, l’équipage ne compte que 80 membres. Il a donc fallu s’adapter.
En 1780, le commandant Latouche était parti plein ouest, visant les Bancs de Terre Neuve contre le Gulf Stream... Cette fois, L’Hermione fera une route plus sud pour ensuite prendre les Alizés et filer vers la côte américaine.
Pendant plusieurs mois, le commandant Yann Cariou a passé au peigne fin le moindre document et les nombreux témoignages existants pour créer son propre mode d’emploi d’une navigation à l’ancienne. Il y avait à l’époque 200 personnes (en temps de paix) pour manœuvrer ces grands voiliers. Aujourd’hui, l’équipage ne compte que 80 membres. Il a donc fallu s’adapter.
En 1780, le commandant Latouche était parti plein ouest, visant les Bancs de Terre Neuve contre le Gulf Stream... Cette fois, L’Hermione fera une route plus sud pour ensuite prendre les Alizés et filer vers la côte américaine.
Tout est écrit dans le ciel
Compte tenu de l’effectif plus réduit et des compétences parfois moins poussées d’une partie des embarqués, il ne faut pas se laisser surprendre par la météo, car l’équipage n’aurait pas le temps de réagir pour faire face à un grain un peu plus fort. La lecture météo est donc basée sur l’anticipation, sur une heure, 6 heures, 12 heures, 24 heures et même 72 heures.
«Pour naviguer, on est limité par des angles, le vent, la dérive du bateau, explique encore le commandant. Le but est de ne pas s’enfermer dans un entonnoir d’où il sera impossible de ressortir, où les options vont être de plus en plus limitées. Pour ce genre de bateau très rapide, il faut de l’eau à courir. À l’approche de la terre les risques s’ajoutent. Les courants, les cailloux, l’inertie énorme du navire...».
«Pour naviguer, on est limité par des angles, le vent, la dérive du bateau, explique encore le commandant. Le but est de ne pas s’enfermer dans un entonnoir d’où il sera impossible de ressortir, où les options vont être de plus en plus limitées. Pour ce genre de bateau très rapide, il faut de l’eau à courir. À l’approche de la terre les risques s’ajoutent. Les courants, les cailloux, l’inertie énorme du navire...».
En fait, le bateau est très pointu. En théorie, tous les 2 ou 3 noeuds de vent, il faudrait adapter la voilure.
« Si on voulait vraiment jouer le jeu, en deux jour je n’aurais plus personne en équipage. Donc on navigue le plus souvent sous-toilé ou sur-toilé ». D’où l’étude météo poussée. Yann Cariou ne fait d’ailleurs que ça, avec plusieurs points météo par jour, en recoupant six sources différentes et indépendantes, auxquelles il ajoute sa propre analyse. « La vieille méthode de regarder les nuages est primordiale, dit-il. Tout est écrit dans le ciel. C’est mon premier signal d’alarme. Le deuxième c’est le baromètre. On arrive à voir une dépression 500 km à l’avance ». Et il se prend parfois à rêver « C’est une machine à voyager dans le temps. Parfois, selon l’angle de vision, j’ai des flashs de quelques secondes où je me crois au XVIIIe siècle ! »
« Si on voulait vraiment jouer le jeu, en deux jour je n’aurais plus personne en équipage. Donc on navigue le plus souvent sous-toilé ou sur-toilé ». D’où l’étude météo poussée. Yann Cariou ne fait d’ailleurs que ça, avec plusieurs points météo par jour, en recoupant six sources différentes et indépendantes, auxquelles il ajoute sa propre analyse. « La vieille méthode de regarder les nuages est primordiale, dit-il. Tout est écrit dans le ciel. C’est mon premier signal d’alarme. Le deuxième c’est le baromètre. On arrive à voir une dépression 500 km à l’avance ». Et il se prend parfois à rêver « C’est une machine à voyager dans le temps. Parfois, selon l’angle de vision, j’ai des flashs de quelques secondes où je me crois au XVIIIe siècle ! »
Le site historique de Yorktown
Après une escale aux îles Canaries début mai, L’Hermione sera un mois plus tard à Yorktown (Virginie), lieu historique de la bataille en baie de Chesapeake qui signa la naissance des États-Unis d’Amérique.
C’est dans cette ville de Virginie que se décida le sort des États-Unis d’Amérique. Le 17 octobre 1791, les insurgés des treize colonies qui avaient fait sécession en signant secrètement le traité d’indépendance le 4 juillet 1776, commandés par George Washington et La Fayette et soutenus par l’armée française du Comte de Rochambeau, combattirent durant 21 jours les troupes britanniques de Lord Cornwallis. Affaiblis par le blocus de la flotte française à l’entrée de la baie de Chesapeake, Cornwallis ne reçut jamais de renforts et fut contraint de capituler.
Le navire a prévu de faire douze autres escales américaines en remontant la côte Est : Mount Vernon, Alexandria, Annapolis, Baltimore, Philadelphia, New York, Greenport, Newport, Boston, Castine et enfin Lunenburg en Nouvelle Écosse.
Toutes les étapes sont entièrement organisées par l’association américaine «Friends of Hermione», présidée par Miles Young, et déterminées en fonction des lieux où les financements ont pu être trouvés. Mais somme toute, ce périple en terre historique de l’Amérique française garde tout son sens.
Pour suivre le périple de l'Hermione : www.hermione.com/accueil/
La rédaction
C’est dans cette ville de Virginie que se décida le sort des États-Unis d’Amérique. Le 17 octobre 1791, les insurgés des treize colonies qui avaient fait sécession en signant secrètement le traité d’indépendance le 4 juillet 1776, commandés par George Washington et La Fayette et soutenus par l’armée française du Comte de Rochambeau, combattirent durant 21 jours les troupes britanniques de Lord Cornwallis. Affaiblis par le blocus de la flotte française à l’entrée de la baie de Chesapeake, Cornwallis ne reçut jamais de renforts et fut contraint de capituler.
Le navire a prévu de faire douze autres escales américaines en remontant la côte Est : Mount Vernon, Alexandria, Annapolis, Baltimore, Philadelphia, New York, Greenport, Newport, Boston, Castine et enfin Lunenburg en Nouvelle Écosse.
Toutes les étapes sont entièrement organisées par l’association américaine «Friends of Hermione», présidée par Miles Young, et déterminées en fonction des lieux où les financements ont pu être trouvés. Mais somme toute, ce périple en terre historique de l’Amérique française garde tout son sens.
Pour suivre le périple de l'Hermione : www.hermione.com/accueil/
La rédaction