Créé en 1994, le festival Celtic Connections, rassemble plus de 2000 artistes et organise près de 300 événements à travers toute la ville : concerts et ceilidhs, mais aussi conférences, expositions, ateliers pédagogiques. Avec du rock, du folk, de la musique celtiques et des musiques du monde, le festival de Glasgow a su s’imposer au fil du temps comme l’événement musical immanquable du début d’année. Durant trois semaines, de grands noms de la musique célèbrent la culture celte au Glasgow Royal Concert Hall et sur certains espaces publics.
Le festival réunit les meilleurs talents de la musique écossaise à l’image du groupe emblématique Capercaillie dont Donald Shaw, l’un des membres fondateurs fut le directeur artistique de 2006 à 2018, mais aussi des artistes du monde entier, comme Alan Stivell il y a quelques années pour la Bretagne. Pendant écossais du Festival Interceltique de Lorient (FIL), des concerts et ateliers (notamment pour les enfants) sont notamment destinés à faire connaître le patrimoine culturel celtique au plus grand nombre. Il est par exemple possible de s’exercer à jouer à des instruments de musique traditionnelle, cornemuse, tin whistle (flute métallique droite à six trous) ou uilleann pipe (cornemuse irlandaise), ou se familiariser à l’art du conte, exercice si cher à la tradition celtique.Le festival qui se concentre sur les racines de la musique écossaise traditionnelle avec cette année, Kathleen MacInnes with Amiina and Support, The Chair with Daimhou Carmichael's Ceilidh: The Life of a Legend, présente également des artistes internationaux, les Galiciens Banda das Crechas and Maija Kauhanen, la portugaise Mariza, ou enfin le chanteuse britannique d’origine indienne Susheela Raman.
Jeunes talents
Susheela Raman - © Celtic Connections
Rassemblement militant, dans une Ecosse qui en ces temps de Brexit a plus que jamais des velléités d’indépendance, l’éducation est depuis sa création il y a plus d’un quart de siècle, au cœur de ses préoccupations. A chaque édition, des milliers d'écoliers assistent en matinée à des concerts gratuits et le Celtic Connections se donne également pour mission d'encourager les jeunes talents par le biais de tremplins Young Tradition et New Voices et des concerts, ainsi que par l’organisation du concours Open Stage de Danny Kyle. Le Celtic Connections attire des visiteurs du monde entier et fait désormais partie intégrante de la vie culturelle de Glasgow.
Le festival encourage activement les liens artistiques et les échanges culturels entre les pays, grâce notamment au soutien de Showcase Scotland. Cette structure chargée de faire la promotion de la scène culturelle écossaise invite pendent le festival environ 200 acteurs de l’industrie musicale venus de 35 pays différents afin de faire connaitre les groupes écossais à l’étranger.Tous les soirs, une fois les concerts terminés, le Celtic Connections Festival Club se poursuit jusqu'au petit matin. Aucun programme n'est annoncé à l'avance, mais le club est réputé pour ses improvisions et ses bœufs endiablés entre musiciens programmés au festival.
Robert Burns
Tous les 25 janvier, en plein festival, les habitants de Glasgow et les Ecossais en général célèbrent l’anniversaire de naissance de leur poète national Robert Burns en organisant un Burns supper, ou un « souper de Burns » durant lequel le barde national est à l’honneur. Né en 1759, il est considéré aujourd’hui comme un pionnier du romantisme. Il est aussi le plus connu des poètes qui écrivaient en Scot. Toute sa vie, il conserva intact son amour de la terre et ses écrits parlent de la condition des plus pauvres tout en soulignant le besoin d'égalité sociale dans la société britannique.
En 1796, il meurt prématurément à l’âge de 37 ans, laissant derrière lui des œuvres inoubliables qui font aujourd’hui partie intégrante de la culture écossaise.Le premier souper de Burns fut organisé en juillet 1801, lorsque neuf de ses amis proches se réunirent pour marquer le cinquième anniversaire de sa mort. La soirée, qui se déroula au Burns Cottage à Alloway (Ayr), inclut un repas savoureux avec du haggis bien sûr, des représentations des œuvres de Burns et un discours en l'honneur du grand barde. L’étymologie du haggis, la panse de brebis farcie écossaise, mélange d’abats, de flocons d’avoine et d’épices, remonterait au 14e siècle. Elle viendrait de l’ancien anglais issu des parlers normands et français « hageis qui signifie hacher », bien avant Parmentier et son fameux hachis ! La soirée initiale connut un tel succès que ses instigateurs décidèrent de célébrer à nouveau l'évènement, cette fois-ci en l'honneur de la naissance de Robert Burns. C'est ainsi que débuta cette tradition.
Souper de Burns
Robert Burns - Visit Scotland
Chaque souper de Burns est unique, mais il se déroule généralement de la manière suivante. Pour commencer tout le monde se rassemble, l'hôte prononce quelques mots, les convives s’asseyent et la Selkirk Grace la courte prière écrite par Robert Burns est dite. « Certains ont de la viande mais ne peuvent pas manger - Certains voudraient manger mais ne le peuvent pas - Mais nous avons de la viande et nous pouvons manger - Loué soit le Seigneur ». L'entrée est servie, puis le haggis est solennellement introduit dans la salle au son de la cornemuse. Les hôtes récitent Address to a Haggis, l'ode humoristique de Burns en l’honneur du modeste haggis. « Avec ta bonne et belle bouille rebondie, de l'armée des puddings tu es le chef suprême ! Et tu prends dignement ton siège légitime, au-dessus des boyaux, des tripes, des andouilles, méritant bien un bénédicité, aussi long que mon bras ». Ce poème présente cette spécialité locale comme un élément symbolique de la culture écossaise et contribua à faire du haggis, non pas un mets populaire, mais le plat national de l'Écosse.
Tout le monde trinque à la santé du haggis et le repas principal est servi. Une épée est utilisée pour percer la panse de brebis au bon angle et avec la force adéquate pour en extraire la viande et les flocons d'avoine.Après le repas, le Souvenir inoubliable (c’est à dire le discours principal en hommage à Burns) est déclamé par un convive désigné par l’assemblée. Il est suivi par une deuxième lecture et deux nouveaux toasts, l’un à la santé du roi, l’autre à la santé des femmes «Toast to the Lassies », avant que la dernière récitation de Burns ne soit formulée. La soirée se poursuit joyeusement par des danses traditionnelles écossaises appelées «ceilidh». Pour finir la cérémonie, les hôtes remercient les participants, tout le monde se lève et chante Auld Lang Syne. Cette chanson écossaise est plus connue des francophones sous le nom de Ce n'est qu'un au revoir. Après les chants et les serments, voici venir l’heure tant attendue du single malt, l’Uiscebeatha, l’eau de vie des anciens Celtes, qui par déformation linguistique est devenue au fil du temps uisce, fuisce, uiskie, whiskie et enfin whisky....
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