Une rhinocéros qui s’appelle Clara, un mime dératiseur, un chasseur de gant en caoutchouc ! Tel est l’univers iconoclaste, absurde et décalé d’Henry Le Bal et de sa nouvelle pièce intitulée « Les Personnages oubliés ». Derrière l’apparent comique des situations le dramaturge nous dépeint un monde parallèle où se retrouvent sur la scène d’un petit théâtre, celle où ils ont été joués pour la dernière fois, une galerie attachante de personnages oubliés du public et de la postérité. Un thème original pour celui qui nous a plus habitués aux allégories bibliques Corcovaël, La Crypte ou la mort de Joseph ou encore La Péniche. Poète, romancier et dramaturge, Henri Le Bal est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. « Après 30 ans de tragédies, je me retrouve dans un rôle léger à la lisière du comique » explique non sans ironie l’auteur de la pièce ébouriffé et ébouriffant. Sur scène, cinq comédiens dont le fameux Monsieur, Monsieur, le gardien de la tour des œuvres, magnifiquement interprété par Philippe de Brugada, qui ne sait plus très bien ce qu’il fait là, sur cette scène qu’il ne reconnait pas, antichambre métaphorique et terrifiante d’un ailleurs aux allures de l’au-delà. Tantôt danseur, tantôt pantomime, mais surtout aiguillon forcené du texte d’Henry le Bal, il traverse avec légèreté, profondeur et justesse le crescendo de la pièce, accompagné par une troupe de comédiens chevronnés et prometteurs.
Mademoiselle Loulou
Au premier rang desquels Mademoiselle Loulou, interprétée par la jeune et talentueuse Juliette Raynal, qui excelle dans son rôle de modèle nu abandonnée par les peintres, sorte de Demoiselle loyale du petit théâtre des personnages oubliés. Une sensibilité à fleur de peau, qui la rend tout à la fois, mutine, espiègle, un tantinet effrontée et spontanément maternelle avec les derniers arrivés complètement déboussolés. L’indispensable élément féminin de ce théâtre de fous qui par certains côtés nous ressemble et pourrait bien être le miroir inversé de nos âmes et de nos certitudes terrestres. Alan Sorano, qui assure également de main de maître la mise en scène, joue résolument la carte du grotesque et de l’absurde. Il campe tour à tour avec un enthousiasme forcené et une énergie communicative un mime dératiseur, un chevalier écossais et un touriste énigmatique, incarnation du mal des temps modernes. En parfait comédien caméléon, sa présence protéiforme aux moments clés de la pièce est une véritable trouvaille et aussi une réussite. Elle donne à la fois de la bonne humeur, du rythme et de la profondeur à cette pièce intelligente, enjouée et jamais vulgaire. L’auteur de la pièce Henry Le Bal s’est quant à lui réservé deux rôles. Il oscille avec empathie et humour entre le personnage de Mathurin, touchant régisseur des chimères et des angoisses de Monsieur, Monsieur et celui tout à fait inattendu et loufoque du chasseur de gant de caoutchouc ! Un personnage tout droit sorti de l’univers de Tati qui serait de surcroit pétri du verbe. « Dans nos différentes créations, il est important que l’auteur joue pour savoir ce que c’est qu’un acteur » souligne Henry Le Bal.
Au premier rang desquels Mademoiselle Loulou, interprétée par la jeune et talentueuse Juliette Raynal, qui excelle dans son rôle de modèle nu abandonnée par les peintres, sorte de Demoiselle loyale du petit théâtre des personnages oubliés. Une sensibilité à fleur de peau, qui la rend tout à la fois, mutine, espiègle, un tantinet effrontée et spontanément maternelle avec les derniers arrivés complètement déboussolés. L’indispensable élément féminin de ce théâtre de fous qui par certains côtés nous ressemble et pourrait bien être le miroir inversé de nos âmes et de nos certitudes terrestres. Alan Sorano, qui assure également de main de maître la mise en scène, joue résolument la carte du grotesque et de l’absurde. Il campe tour à tour avec un enthousiasme forcené et une énergie communicative un mime dératiseur, un chevalier écossais et un touriste énigmatique, incarnation du mal des temps modernes. En parfait comédien caméléon, sa présence protéiforme aux moments clés de la pièce est une véritable trouvaille et aussi une réussite. Elle donne à la fois de la bonne humeur, du rythme et de la profondeur à cette pièce intelligente, enjouée et jamais vulgaire. L’auteur de la pièce Henry Le Bal s’est quant à lui réservé deux rôles. Il oscille avec empathie et humour entre le personnage de Mathurin, touchant régisseur des chimères et des angoisses de Monsieur, Monsieur et celui tout à fait inattendu et loufoque du chasseur de gant de caoutchouc ! Un personnage tout droit sorti de l’univers de Tati qui serait de surcroit pétri du verbe. « Dans nos différentes créations, il est important que l’auteur joue pour savoir ce que c’est qu’un acteur » souligne Henry Le Bal.
L’oubli inéluctable
L’apparition énigmatique de Stéphane di Napoli en pourfendeur ménager des mauvaises ondes complète parfaitement ce tableau étrange de personnages relégués aux oubliettes. « Il n’y a pas de message. Ce que nous voulons, c’est donner du plaisir aux gens. Avec la troupe, nous effectuons un travail en profondeur non subventionné, à l’ancienne presque artisanal » explique à nouveau le directeur de la Compagnie du Parvis. Comment cela va-t-il finir, l’oubli est-il en fin de compte pour nous tous inéluctable, y a-t-il une lueur d’espoir pour Monsieur, Monsieur, Loulou, Mathurin et le dératiseur ? Si vous n’avez qu’une seule soirée à passer à Paris, courez vite sur l’Île Saint Louis voir cette pièce étonnante, interprétée par des comédiens de talent à l’esprit de troupe exacerbé, Les Personnages oubliés…
Théâtre de l’Île Saint-Louis (jusqu’au 11 décembre)
39 quai d’Anjou, 75004 Paris
Vendredi et samedi à 18h30
Dimanche à 15 heures
Tarif : 15-10 €
Réservation : 01 46 33 48 65
Blog d’Henri Le Bal : http://henrylebal.over-blog.com
39 quai d’Anjou, 75004 Paris
Vendredi et samedi à 18h30
Dimanche à 15 heures
Tarif : 15-10 €
Réservation : 01 46 33 48 65
Blog d’Henri Le Bal : http://henrylebal.over-blog.com