Véritable joyau de l’architecture industrielle, Dolní Vítkovice est un lieu, étrange, dantesque, surréaliste, duquel se dégage une atmosphère presque apocalyptique. Un labyrinthe de tours, de tubes et de tuyaux, des enchevêtrements de ferrailles aux formes bizarres, que l’on dirait sortir des décors d’une superproduction hollywoodienne.
De 1828 à 1998, le site qui s’étend sur 10 hectares a servi à l’extraction du charbon noir et à la production de l’acier brut. Au début du 19e siècle, Rodolphe Ier de Bohême, archevêque d’Olomouc, ordonne qu’une usine métallurgique aux dimensions sans précédent en Europe soit établie à Vítkovice en Moravie-Silésie. En 1835, le banquier viennois, Salomon Mayer Rothschild, devient propriétaire des aciéries de Vítkovice à Ostrava qui restent en possession de la famille jusqu’en 1873. Au cours de ses 160 ans d’activité, plus de 90 millions de tonnes d’acier y ont été produites. Pour capter le gaz, produit secondaire de la production d’acier, un immense réservoir avait été érigé à côté des hauts fourneaux. A l’entrée du site, se trouve le château Rothschild, siège des directeurs successifs érigé en 1847 et qui a rouvert ses portes en 2009, après une restauration complète. Une particularité du château veut que chaque pièce du rez-de-chaussée soit aménagée dans un style différent, à l’instar du style bruxellois, inspiré par l’Exposition universelle de 1958 dans la capitale belge.
Après deux siècles d’activité, l’ancien volcan d’Ostrava, jadis fumant et incandescent, s’est aujourd’hui reconverti en un centre culturel atypique © David Raynal
Ancien réservoir à gaz
Après deux siècles d’activité, l’ancien volcan d’Ostrava, jadis fumant et incandescent, s’est aujourd’hui reconverti en un centre culturel atypique et avant-gardiste. La salle multifonctionnelle Gong, installée dans l’ancien réservoir à gaz, accueille désormais des conférences et des concerts. Le Petit Centre de la technique (Malýs vět techniky) U6 est également un paradis pour les enfants et leurs parents, tandis que le Grand Centre de la technique (Velkýs vět techniky), présente d’une manière amusante et ludique les secrets de la science et de la technologie. Sur une autre partie de l’ex-friche industrielle, le parc Landek est le plus grand musée de République tchèque consacré à l’activité minière.
Dans le passé, jusqu’à 1 200 tonnes de fonte brute étaient fabriquées chaque jour dans les entrailles du haut fourneau n° 1@ David Raynal
En descendant vers le centre de la terre par la cage d’extraction de la mine Michal, classée monument culturel national, les visiteurs pourront revivre les gestes et les procédures effectuées quotidiennement par les mineurs. Dans cet univers hors du temps, tout est resté à sa place, vestiaires, salles de bain ou lampes. Comme si les « Gueules noires » venaient juste de quitter les lieux. Un peu plus loin, au cœur de l’ancienne centrale électrique, les infrastructures ont été transformées pour recréer des machines extraordinaires liées à l’œuvre de Jules Verne, dont l’année de naissance coïncide avec celle de la création de l’usine. Depuis plusieurs années, le site accueille aussi en juillet à l’aplomb de ses immenses cathédrales de fer, l’un des festivals de musique les plus populaires d’Europe, Colours of Ostrava, qui rassemble les plus prestigieux groupes de rock et de musiques actuelles du moment.
salle multifonctionnelle Gong, située dans l’ancien réservoir à gaz, accueille désormais des conférences et des concerts @ CzechTourism
Le château d’acier d’Ostrava
En 2002, le site de Dolní Vítkovice a été classé monument culturel national, avant de recevoir, en 2008, le label du Patrimoine culturel européen. Des rénovations progressives et d’envergure qui ont aussi permis à cette cité de l’acier de se porter candidate en vue de son inscription au patrimoine mondial de L’UNESCO. Aujourd’hui, les promeneurs et les touristes sont invités dans le cadre de visites guidées à découvrir le processus de la fabrication du fer et des activités minières sur le vaste complexe industriel des usines sidérurgiques de Vítkovice.
es tours des anciens hauts fourneaux qui se dressent à l’horizon sont parfois surnommées de « Hradčany d’Ostrava – château d’Ostrava », pour leur ressemblance supposée avec le panorama du château de Prague @ CzechTourism
Les tours des anciens hauts fourneaux qui se dressent à l’horizon sont parfois surnommées de « Hradčany d’Ostrava – château d’Ostrava », pour leur ressemblance supposée avec le panorama du château de Prague. Dans la partie nord se trouve la mine Hlubina, et son quartier aujourd’hui très populaire auprès des créateurs et des artistes. Jadis, les hauts fourneaux, la cokerie et son exploitation chimique communiquaient par des tapis roulants, des dispositifs de chargement et des ponts de transport. La partie centrale concentrait la fabrication mécanique, toujours en état de marche. Dans la partie sud, un ensemble de bâtiments administratifs et industriels se visite également.
Du haut de la Bolt Tower
Point culminant et spectaculaire de la visite, ce symbole vertical de la production métallurgique porte aujourd’hui le nom de tour Bolt (Bolt Tower) © Boris Renner.
Dans le passé, jusqu’à 1200 tonnes de fonte brute étaient fabriquées chaque jour dans les entrailles du haut fourneau n° 1, dont la température pouvait dépasser les 1500° Celsius. Point culminant et spectaculaire de la visite, ce symbole vertical de la production métallurgique porte aujourd’hui le nom de tour Bolt (Bolt Tower). Un clin d’œil assumé, en hommage au champion du monde et vainqueur olympique jamaïcain Usain Bolt, qui s’est rendu à plusieurs reprises dans la ville d’Ostrava afin de participer à la compétition « Les Pointes d’or ». Car cette superstructure signature, où auparavant brulait un feu permanent, s’élève à une hauteur de près de 80 mètres. Le noyau solide est construit en acier et dispose d’un ascenseur, d’un escalier en colimaçon et d’un refuge qui abrite en son cœur un étonnant « café dans les nuages ». La passerelle extérieure bouclée autour du cylindre de verre accroché à la structure originale du haut fourneau relie, quant à elle, les niveaux plus élevés. Sur le toit, la plate-forme d’observation est équipée de plusieurs télescopes. Elle offre aux visiteurs des vues extraordinaires sur Vítkovice, l’agglomération d’Ostrava elle-même, mais aussi sur les environs immédiats et les horizons plus lointains, constitués par la majestueuse chaine montagneuse des Beskides dans le massif des Carpates.
Office de tourisme de République tchèque (CzechTourism)
18 rue Bonaparte 75006 Paris
Téléphone : 01 53 73 00 34
Email : paris@czechtourism.com
Site web : www.visitczechrepublic.com
Se rendre en Moravie du Nord
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Se rendre en Moravie du Nord
A la sortie de l’aéroport, il est possible de rejoindre Ostrava en 3 heures au départ de Prague, à bord d'un train de la compagnie Regiojet, qui propose notamment un service en 1ère classe très confortable au prix de 25 euros l’aller. La compagnie České dráhy (le train Pendolino) dessert également à des prix très abordables et dans un grand confort avec un service de restauration défiant toute concurrence servi à votre place, les villes d’Ostrava et d’Olomouc depuis Prague. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de l’Office du tourisme tchèque de Paris ou directement sur place.