Les premières analyses des indicateurs économiques mondiaux, qui intègrent l'évolution du PIB mondial, des exportations internationales et des arrivées touristiques, font ressortir des dynamiques contrastées sur les deux dernières décennies. La période Obama (2008-2016) a été marquée par une forte reprise économique après la crise financière, favorisant une croissance des exportations et des arrivées touristiques. Le mandat de Trump (2017-2020), axé sur le protectionnisme, a freiné ces dynamiques, perturbant les échanges commerciaux mondiaux, tandis que la présidence Biden a permis un rebond post-pandémique rapide, bien que limité par des ralentissements externes, notamment en Chine.
I - Entre Protectionnisme et Crises Sociales : Quand les Grandes Puissances Redéfinissent l'Économie Mondiale
L’Allemagne, moteur économique de l’Europe, traverse une période difficile marquée par une récession prolongée et des bouleversements politiques internes. Le licenciement du ministre des Finances, Christian Lindner, a fragilisé la coalition au pouvoir, laissant présager des élections anticipées en 2025. Sur le plan économique, des géants industriels comme Volkswagen subissent une baisse de la demande pour les véhicules électriques, ce qui les conduit à fermer plusieurs usines. La politique protectionniste américaine pourrait aggraver cette situation pour une économie fortement dépendante des exportations. Cependant, l'Allemagne conserve des atouts, notamment dans la transition énergétique et l’innovation, qu’elle devra mobiliser pour préserver sa compétitivité.
4. Les Impacts du Retour de Trump sur la Balance Commerciale du Royaume-Uni
Le retour de Trump pourrait fragiliser davantage la balance commerciale du Royaume-Uni en limitant l'accès de ses exportations au marché américain. Une telle situation risquerait de réintroduire des barrières tarifaires, d'entraver les investissements américains au Royaume-Uni et de raviver l'inflation, compliquant ainsi la reprise économique du pays. Entre 2009 et 2024, les exportations britanniques ont été affectées par les politiques économiques de chaque administration américaine. Sous Obama (2009-2016), elles ont augmenté de 2,8 % grâce à une politique de libre-échange avantageuse. Sous Trump (2017-2020), cette tendance s'est inversée, avec une baisse de 2,8 % en raison de mesures protectionnistes. Enfin, sous Biden (2021-2024), les exportations ont rebondi de 5,5 % avec un retour à une politique plus ouverte.
5. La France face à la Crise Sociale et aux Réformes de Michel Barnier
En France, Michel Barnier, nommé Premier ministre en septembre 2024, est confronté à une crise sociale exacerbée par les restrictions budgétaires imposées et l’annonce de plans sociaux majeurs par des entreprises emblématiques comme Michelin et Auchan, menaçant des milliers d’emplois. Ces restructurations, combinées à des réformes éventuelles ‘’impopulaires’’ sur les retraites et la fiscalité, alimentent un mécontentement croissant, faisant craindre un soulèvement social similaire à celui des Gilets jaunes en 2018-2019.
II - Vingt ans de PIB mondial sous influence américaine : Obama le Redresseur, Trump le Perturbé et Biden le Relanceur.
Depuis 2008, l’économie mondiale a été marquée par des événements déterminants, tels que la crise financière de 2008 et la pandémie de COVID-19, qui ont influencé l’évolution du PIB global. Chaque président, de Barack Obama à Donald Trump en passant par Joe Biden, a répondu de manière spécifique aux crises économiques, alternant entre périodes de croissance et de récession. Sous Obama, des politiques de relance ont favorisé une reprise après la récession de 2008, tandis que la présidence de Trump a débuté sur une croissance avant d’être frappée par une récession brutale due à la pandémie. La présidence de Biden a quant à elle permis une reprise rapide après la crise sanitaire. En ce qui concerne le second mandat de Trump, prévu de 2025 à 2029, il devrait se caractériser par une stabilité économique et une croissance plus modérée.
Lorsque Barack Obama prend ses fonctions en 2009, le monde est plongé dans la crise financière mondiale de 2008. En réponse à cette catastrophe, les États-Unis lancent des politiques de relance économique ambitieuses, dont des programmes de soutien aux entreprises, des réductions fiscales et des investissements massifs dans les infrastructures. Cette stratégie permet une reprise progressive, avec un PIB mondial qui rebondit dès 2010 avec une croissance de 5,36 %. Les années suivantes, notamment de 2011 à 2012, voient des taux de croissance soutenus, atteignant jusqu’à 4,17 %. Sur l'ensemble de ses deux mandats, la croissance mondiale oscille entre 3,26 % et 4,35 %, marquant un redressement durable après la récession.
2. Donald Trump (2017-2020) : Stabilité Initiale et Choc de la Pandémie
Sous la présidence de Donald Trump, l’économie mondiale entre dans une période de stabilité relative, marquée par des politiques protectionnistes et une baisse des impôts aux États-Unis. Les premiers résultats sont positifs, avec un PIB mondial qui progresse de 3,82 % en 2017, et 3,63 % en 2018. Cependant, la croissance ralentit en 2019 à 2,84 %, avant de connaître un véritable cataclysme en 2020. La pandémie de COVID-19 provoque un effondrement économique mondial, avec une chute de -2,69 % du PIB global. Cette crise sanitaire a perturbé les chaînes d'approvisionnement, entraînant des récessions économiques à l’échelle mondiale et impactant fortement les échanges internationaux. Sur l'ensemble de son mandat, Trump connaît une moyenne de croissance économique de 1,9 %, bien inférieure à celle de ses prédécesseurs.
3. Joe Biden (2021-2024) : Une Reprise Post-Pandémique
Lorsque Joe Biden prend ses fonctions en janvier 2021, la pandémie de COVID-19 est encore en cours et l’économie mondiale est en pleine récession. L’une des priorités de son administration est de stimuler la reprise économique, en adoptant des plans de relance considérables pour les secteurs économiques clés. Ces efforts permettent au PIB mondial de connaître un rebond spectaculaire de 6,47 % en 2021. La reprise se poursuit en 2022 et 2023, bien que de manière plus mesurée, avec des croissances respectivement de 3,46 % et 3,21 %. En 2024, la croissance se stabilise à 3,18 %, et le taux moyen de croissance pour cette période sous Biden atteint 4,08 %. Ce mandat a permis de redresser rapidement les économies mondiales après les ravages de la pandémie, avec des efforts d'investissement et de stimulation de la demande dans les secteurs les plus touchés.
Graphique 1 : Evolution en % du PIB Mondial 2008-2029
III - Exportations mondiales de 2008 à 2023 : La dynamique contrastée des présidences Obama, Trump et Biden
Durant cette période, l'économie mondiale a connu une reprise progressive après la crise financière de 2008. Les exportations mondiales ont enregistré une croissance moyenne de 4 %, atteignant un pic de 19 012 milliards de dollars en 2014, avant de légèrement reculer à cause de la baisse de la demande et des fluctuations des prix des matières premières. L'Europe a connu une croissance modeste, avec une moyenne de 2 %, tandis que la Chine a connu un essor remarquable avec une croissance moyenne de 11 %, soutenue par l'expansion de sa production et de la demande mondiale. L'Amérique du Nord a enregistré une progression plus modeste de 5 %, malgré les tensions liées aux fluctuations des prix du pétrole.
2. Sous la Présidence de Trump (2017-2020)
La période Trump se distingue par une stagnation des exportations mondiales, avec une croissance moyenne proche de 0 %. Si 2017 et 2018 ont vu une forte augmentation de 10 %, l'impact de la guerre commerciale avec la Chine et de la pandémie de COVID-19 a entraîné une chute importante des exportations mondiales en 2020. En Europe, les exportations ont stagné, affectées par les tensions commerciales et les restrictions économiques. L'Allemagne, particulièrement dépendante des exportations, a connu une baisse de 5 % en moyenne. En revanche, la Chine a réussi à maintenir une croissance notable de 14 %, malgré les tensions commerciales, ce qui témoigne de la résilience de l'économie chinoise dans un contexte international tendu. L'Amérique du Nord a, quant à elle, enregistré une baisse de 6 % en raison de la faible demande mondiale et des restrictions liées à la pandémie.
3. Sous la Présidence de Biden (2021-2023)
Avec la reprise économique après la crise de la COVID-19, les exportations mondiales ont connu un rebond significatif, affichant une croissance moyenne de 3 % pendant cette période. L'Europe a bénéficié de cette reprise, enregistrant une croissance moyenne de 4 %, soutenue par la fin des restrictions sanitaires et le renforcement des échanges intra-européens, avec des progrès notables pour l'Allemagne et la France. En revanche, la Chine a vu son taux de croissance des exportations ralentir à 1 %, en raison des restrictions sanitaires prolongées et des tensions commerciales. Cependant, elle a conservé une position dominante en tant que premier exportateur mondial. L’Amérique du Nord, et en particulier les États-Unis, ont vu une augmentation de 8 % de leurs exportations, soutenue par la demande croissante dans les secteurs de l’énergie et des technologies.
Graphique 2 : Evolution en % des exportations mondiales entre 2009 et 2023
IV - L’Évolution Contrastée du Tourisme Mondial (2008-2024) : Entre Crises et Rebond Post-Pandémique
Entre 2008 et 2024, le tourisme mondial a traversé des périodes contrastées, influencées par des facteurs économiques et sanitaires. La présidence de Biden (2021-2024) se distingue par un rebond spectaculaire du secteur touristique, avec une croissance annuelle moyenne de 86 %, alimentée par la reprise post-COVID, la levée des restrictions de voyage et une demande accumulée. En revanche, sous Obama (2008-2016), le secteur a progressé de manière régulière, avec une légère perturbation due à la crise financière de 2008-2009. La période Trump (2017-2020) a été marquée par une croissance modérée jusqu’en 2019, avant d'être sévèrement freinée par la pandémie en 2020, ce qui a fait de cette période la plus défavorable pour le tourisme mondial.
La période Trump présente une dynamique différente, marquée par une croissance modérée puis une forte récession en 2020. En 2017, le volume des arrivées atteint 1 326 millions, avec une croissance de 7 % par rapport à 2016. Les arrivées continuent d'augmenter, atteignant 1 400 millions en 2018 (+6 %) et 1 460 millions en 2019 (+4 %). Cependant, en 2020, le volume des arrivées plonge brutalement à 398 millions, représentant une baisse de 73 % par rapport à l'année précédente, impactée par la pandémie de COVID-19 et les restrictions de déplacement mondiales. Cette chute inédite fait baisser la moyenne de croissance annuelle pour la période 2017-2020 à -23 %. Toutefois, si l’on considère seulement les années 2017 à 2019 (avant la crise sanitaire), la croissance moyenne est de 5 %, un niveau proche de celui observé durant la période Obama.
3. Période Biden (2021-2024)
Avec l'arrivée de Joe Biden, l'industrie touristique connaît une reprise spectaculaire. En 2021, les arrivées internationales s’élèvent à 415 millions, affichant une légère hausse de 4 % par rapport à 2020, marquant le début de la reprise post-pandémique. En 2022, le volume explose à 917 millions, avec une augmentation impressionnante de 121 %, largement due à la levée des restrictions de voyage et au rebond de la demande accumulée. La tendance se poursuit avec 1 300 millions d'arrivées en 2023 (+42 %) et 1 489 millions en 2024 (+15 %). La moyenne annuelle de croissance pour la période Biden (2021-2024) est de 86 %, la plus élevée des trois périodes. Si l’on analyse les années 2022 à 2024, la moyenne annuelle est plus modérée à 31 %, ce qui suggère une stabilisation après le pic de croissance initial.
Graphique 3 : Les arrivées des touristes internationaux en millions (2008-2024)