Les 25 concurrents de la 2e Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne ont pris le départ d’un parcours de 3 500 milles complexe et intense, avec notamment un tour de l’Islande très attendu pour la première course qualificative au Vendée Globe 2024.
La fête était belle ce dimanche aux Sables d’Olonne. Heureux de retrouver les skippers IMOCA, le public a répondu présent, se déplaçant en nombre pour la première course qualificative au Vendée Globe 2024.
« Il y a un petit air de Vendée Globe en été. » Manuel Cousin (Groupe SÉTIN) résume bien l’ambiance qui régnait ce dimanche aux Sables-d’Olonne. Entre 13h30 et 15h06, les 25 concurrents de la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne ont quitté le ponton un à un, avant de descendre le chenal, salués par de nombreux spectateurs. Après un départ de Vendée Globe à huis clos en novembre 2020, l’attente du public était grande.
Les IMOCA ont tout de suite affiché de belles vitesses, particulièrement les foilers, très à l’aise au reaching (vent de travers). Il n’y a pas eu de round d’observation. « Vu la concurrence, il faut être bien dedans dès le passage de la ligne », soulignait Thomas Ruyant (LinkedOut).
Si la flotte a cavalé toute la nuit dans des conditions idéales, ce ne sera plus le cas dans les heures à venir. Les premiers s’approchent d’une dorsale anticyclonique, bien installée entre l’Irlande et les Açores, en travers de la route qui mène jusqu’à l’Islande. Nombreux sont ceux qui profiteront de cette accalmie pour réparer les premières petites blessures de leur IMOCA. Il en va tout autrement pour Szabolcs Weores le skipper hongrois, qui est rentré aux Sables la nuit dernière et a été contraint à l'abandon aujourd'hui, après une avarie sur sa quille.
Une partition d’accordéon
Cette première nuit en mer s’est déroulée dans des conditions toniques. L’occasion de “tout de suite tester nos machines” déclarait Giancarlo Pedote (Prysmian Group). Dans les heures à venir, le scénario sera tout autre : les concurrents vont entrer dans la dorsale anticyclonique et les écarts entre eux vont considérablement se réduire. “Dans la dorsale ça va faire un peu l’accordéon. Les premiers vont entrer dedans et ralentir. Cela va me permettre de revenir mais ils sortiront les premiers et l’écart va à nouveau se creuser.” expliquait Nicolas Lunven (Banque Populaire) ce matin à la vacation. Dans cette zone de vent très faible, les marins devront saisir la moindre petite risée et porter une attention toute particulière à chaque réglage. Les concurrents ont choisi leur positionnement, globalement plus au sud pour les foilers et plus au nord pour les bateaux à dérives, mais une part d'incertitude persiste “J’ai choisi mon positionnement sud, mais la dorsale évolue vite, les prévisions ne sont jamais parfaites et les modèles météo ne sont pas trop d’accord. Certains voient la dorsale plus gonflée que d’autres. Ce sera la surprise !” note Giancarlo Pedote. Pour que cette partition d’accordéon soit mélodieuse, il faudra donc aussi un peu de réussite…
Petits et gros pépins du début de course
Cette zone de molle va permettre aux concurrents de s’atteler aux réparations des petits pépins survenus en ce début de course. Louis Duc (Fives - Lantana Environnement) indiquait ce matin, avoir “un petit problème de dérive, d’électronique, un hydrogénérateur qui s’arrache”. Manuel Cousin (Groupe SÉTIN) connaît lui aussi des problèmes d’hydrogénérateurs, suite à une collision avec un Ofni. Kojiro Shiraishi (DMG MORI GLOBAL ONE), en proie à des problèmes de hook (système qui permet de hisser une voile) ce matin, est parvenu à réparer après avoir hissé et affalé la grand-voile cinq fois. Le skipper japonais navigue normalement mais indique, dans une vidéo envoyée du bord, être fatigué après ses nombreuses manœuvres. Benjamin Ferré (Monnoyeur - Duo For A Job) a, lui, déchiré une partie de son J2 et avouait ce matin, tout comme Éric Bellion (COMMEUNSEULHOMME Powered by ALTAVIA), avoir été malade sur les premières heures de course.
Abandon de Szabolcs Weöres
Le Hongrois Szabolcs Weöres (SZABI Racing), de retour au port des Sables d’Olonne depuis cette nuit, a finalement décidé d’abandonner. Avec son équipe technique, ils n’étaient pas en mesure de réparer à temps les problèmes du système hydraulique contrôlant la quille basculante de son IMOCA pour pouvoir repartir avant demain mardi 14 juin 17h00.