La yole embarcation typique en bois de l’île de la Martinique @David Raynal
La candidature avait été annoncée officiellement en avril 2019 lorsque le ministre de la Culture Franck Riester s’était rendu aux Antilles. Mais depuis dix ans, c’est Édouard Tinaugus, un employé de la RATP à Paris qui porte vaillamment le projet contre alizés et marées. « Au-delà de la simple pratique sportive et populaire, la yole martiniquaise est devenue un élément essentiel du patrimoine de l’île, une sorte de monument identitaire » expliquait-il à la presse lors du dépôt de la candidature. Depuis le 18e siècle, la yole de Martinique, à l’origine utilisée pour la pêche et le transport de personnes, a vu son utilité changer, ce qui a permis sa sauvegarde. En effet, dans les années 1950, la yole est devenue une pratique locale sportive très physique, parfois méconnue de l’hexagone.
Il faut 14 à 16 personnes pour propulser cette embarcation d’une dizaine de mètres vers le large @ David Raynal
Sa silhouette reconnaissable s’équilibre en effet grâce à des rondins de bois dressés sur lesquels les « yoleurs » montent. Il faut 14 à 16 personnes pour propulser cette embarcation d’une dizaine de mètres vers le large. La suite n’est qu’une question d’équilibre : des hommes suspendus au-dessus de l’eau font office de balancier pour éviter qu’elle ne se retourne. C’est donc un sport typique de la Martinique qui a permis à de nombreuses régates de voir le jour, notamment la plus connue et attendue d’entre elles : le tour des Yoles. Pendant une semaine, habitants et touristes sont tournés vers la mer et vivent au rythme des étapes qui les mènent de ville en ville. Une ambiance particulièrement festive règne sur cet événement où se mêle découverte de la pratique pour certains et retrouvailles entre amis et famille pour d’autres.
Le tour des Yoles. Pendant une semaine, habitants et touristes sont tournés vers la mer et vivent au rythme des étapes qui les mènent de ville en ville @ David Raynal
La Yole, ancrée dans l’histoire et le patrimoine
Fabriquée localement, les savoir-faire liés à la conception de la yole ainsi qu’à la navigation se transmettent de génération en génération @ David Raynal
Une extraordinaire communion se met alors en place. Tous partagent le même spectacle. Au fil des années, cette manifestation phare, qui réunit près de 300 000 personnes, a alimenté l’engouement autour de la fameuse embarcation. L’édition 2020 étant annulée, du fait de la crise sanitaire du Covid-19, la yole de Martinique entend bien ne pas passer inaperçue en s’inscrivant dans quelques mois au patrimoine mondial de l’UNESCO. Fabriquée localement, les savoir-faire liés à la conception de la yole ainsi qu’à la navigation se transmettent de génération en génération. Les anciens s’attachent à laisser leur empreinte et à partager ce patrimoine avec leurs enfants et petits-enfants – futur relai de l’histoire.
Auparavant un outil de travail pour les anciens, la yole est devenue pour les générations actuelles un sport de compétition tout en restant jovial @ David Raynal
Cette volonté de transmettre à son prochain est davantage motivée par les valeurs attenantes à la pratique de la yole. Partage, solidarité, entraide ou encore dépassement de soi, ce sport véhicule des enseignements universels et riches. Auparavant un outil de travail pour les anciens, la yole est devenue pour les générations actuelles un sport de compétition tout en restant jovial. En effet, l’embarcation dépourvue de lest, de dérive, et de gouvernail, nécessite une véritable cohésion d’équipe et une excellente entente. Les très jeunes demandent même à suivre des cours en club, signe que le message se transmet.
Les Martiniquais ont longtemps tourné le dos à la mer, symbole sinistre à leurs yeux de l’arrivée des bateaux négriers @ David Raynal
Une campagne menée sur les réseaux sociaux
Ce sont pour ces précédentes raisons, dans un but de sauvegarde de ce fabuleux héritage et afin de pérenniser sa pratique, que la yole de Martinique s’est portée candidate à l’inscription sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) de l’UNESCO. Cette volonté est soutenue par tout le peuple martiniquais mais également métropolitain. Pour appuyer ce dossier, de nombreuses personnalités antillaises se sont mobilisées autour d’une campagne sur les réseaux sociaux. Parmi elles, Hélène Serignac, présentatrice de l’émission « Les Témoins d’Outre-mer ». Avec l’hashtag #tousaveclayoledemartinique, un élan de solidarité a vu le jour, preuve de l’engouement que suscite ce sport local. Les Martiniquais ont longtemps tourné le dos à la mer, symbole sinistre à leurs yeux de l’arrivée des bateaux négriers. La yole est en train de les réconcilier avec leur environnement. La réponse de l’Unesco sera connue en octobre prochain.
Pour boire un verre après le spectacle des yoles sur la mer
Le Sunset, « the place to drink » à Fort de France
La Martinique étant en zone verte, il devrait rouvrir dès le 2 juin. Sous l’égide de son directeur, le sémillant Jean-Yoan Jeannette, (Jean-Yo pour les intimes), le Sunset est un lieu emblématique de Fort de France ouvert du mardi au dimanche, où sont passés pour faire leurs « sets » des artistes aussi prestigieux que Dédé Saint-Prix pour la Martinique, Joey Starr, David Vendetta, Maitre Gims ou encore les lauréats de The Voice.
Dans un univers chic et unique en bord de mer les pieds dans le sable, il est possible de déjeuner, dîner ou encore se détendre en dégustant un délicieux cocktail dans une ambiance lounge and more...
Pointe de la Vierge - 60 Rue Du Petit Pavois- Fort-de-France- 97200- Martinique
Tél : +596 696 54 05 30
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