Cette exposition sera consacrée à Agnès Varda qui a toujours été très attachée à l’œuvre du Facteur Cheval et a aimé revenir visiter son Palais Idéal à de nombreuses reprises depuis les années 50. Intitulée Agnès Varda. Correspondances, l’exposition met à jour les liens qui unissaient Agnès Varda à ce lieu unique à travers son goût pour les relations épistolaires, sa passion pour les cartes postales, ses références à la figure emblématique du postier-facteur qui traversera souvent son œuvre cinématographique et documentaire. Ce projet s’inscrit dans la nouvelle programmation culturelle du Palais Idéal portée par son directeur, Frédéric Legros, souhaitant associer la création contemporaine et des hommages d’artistes à la figure créatrice de Ferdinand Cheval
10 000 journées, 93 000 heures, 33 ans d’épreuves
Avril 1879. Ferdinand Cheval, facteur rural âgé alors de 43 ans, butte sur une pierre si bizarre lors de sa tournée qu’elle réveille un rêve. Véritable autodidacte, il va consacrer 33 ans de sa vie à bâtir seul, un palais de rêve dans son potager, inspiré par la nature, les cartes postales et les premiers magazines illustrés qu’il distribue. Parcourant chaque jour une trentaine de kilomètres pour ses tournées en pleine campagne, il va ramasser des pierres, aidé de sa fidèle brouette. En solitaire, incompris, il inscrit sur son monument "travail d’un seul homme". Son palais de rêve est achevé en 1912. Au cœur d’un jardin luxuriant, il imagine un palais inhabitable, peuplé d’un incroyable bestiaire - pieuvre, biche, caïman, éléphant, pélican, ours, oiseaux… Mais aussi des géants, des fées, des personnages mythologiques ou encore des cascades, des architectures de tous les continents. Une œuvre architecturale aussi inclassable qu’universelle. Unique au monde, le Palais Idéal a inspiré les artistes durant plus d’un siècle. Indépendant de tout courant artistique, construit sans aucune règle d’architecture, le Palais idéal a fait l’admiration des surréalistes, a été reconnu comme une œuvre d’art brut. Il a été classé en 1969 Monument Historique par André Malraux, alors ministre de la Culture, au titre de l’art naïf.
Photographies d’Agnès Varda
Le parcours d’exposition réunira des photographies d’Agnès Varda et des œuvres en lien avec certains de ses films comme Les glaneurs et la glaneuse ou Deux ans après, ainsi que de nombreuses pièces de sa collection personnelle : lettres échangées avec des artistes tels Calder, Pierre François ou Chris Marker, collections de cartes postales anciennes, témoignages de spectateurs qui ont aimé ses films. Des personnes connues ou inconnues ont alimenté ce plaisir postal tout au long de sa vie comme le montrent de nombreux documents, art-mails ou cadeaux d’art modestes, témoins créatifs et ludiques mis en correspondances dans l’exposition.
Site du Palais idéal du facteur Cheval à Hauterives dans la Drôme : www.facteurcheval.com